Akdamout

Akdamout
Première page de l'Akdamout du Mahzor de Worms (manuscrit enluminé du XIIIe siècle).
Informations générales
Titre
אקדמותVoir et modifier les données sur Wikidata
Auteur
Meïr ben Isaac Schaliach-Zibbur (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

L'Akdamout (ou Akdomous) Milin (en araméen : אַקְדָמוּת מִלִּין ; littéralement « En introduction aux Mots », c'est-à-dire aux Dix Commandements), est un piyyout (poème liturgique) araméen récité chaque année par les ashkénazes lors de la fête juive de Chavouot. Il fut composé par le rabbin Meïr bar Yitzchak (Nehoraï) d'Orléans, mort vers 1095, qui officiait en tant que hazzan (chef de prière) à Worms. L'Akdamout fait la louange de Dieu, de sa Torah et de son peuple.

L'Akdamout est déclamé dans presque toutes les synagogues ashkénazes lors de la lecture de la Torah au premier jour de Chavouot. La coutume originale était de le réciter après lecture du premier verset (Exode 19,1), mais au cours des siècles, de nombreuses congrégations (principalement en Europe de l'Est) ont pris l'habitude de le lire avant que le cohen ne récite la bénédiction.

L'ancienne coutume était liée à la pratique, depuis les temps bibliques jusqu'à l'époque médiévale, de faire suivre chaque verset de la lecture de la Torah en hébreu par son interprétation en araméen, et il était donc d'usage, après la lecture du premier verset hébreu, qu'un autre lecteur fournisse une glose en araméen incluant cette « introduction ». Cependant, lorsque cette coutume est tombée en désuétude, la récitation de l'Akdamout s'est trouvée intercalée entre deux versets hébreux, et a donc été déplacée avant le début de la lecture de la Torah[note 1]. Dans les communautés occidentales, l'ancien usage s'est maintenu.

Dans la plupart des synagogues, il est lu en répons : le baal koreh (lecteur de la Torah) ou le ministre officiant chante deux versets, et la congrégation répond avec les deux versets suivants. Bien qu'il soit considéré comme « le piyyout le plus connu et le plus apprécié du judaïsme »[2],[3], il n'est pas récité dans un certain nombre de synagogues[note 2].

Selon une hypothèse, l’Akdamout aurait supplanté un piyyout antérieur, Arkin Moshe, décrivant l'excitation parmi les anges lorsque Dieu amena Moïse au ciel pour recevoir les Dix Commandements[4],[note 3],[note 4], mais les deux piyyoutim apparaissent côte à côte dans de nombreux manuscrits et machzorim imprimés[7]. L'adoption de l’Akdamout dans la liturgie fut peut-être accélérée par un conte folklorique reliant sa composition à un événement miraculeux impliquant la défaite d'un moine-sorcier maléfique, qui utilisait la magie pour tuer des Juifs[6],[8].

  1. (he) Simon Schwarzfuchs, מנהג ומנהיג בקהילת מץ, p. 262-263
  2. Scherman 1995, p. 266.
  3. (en) Avrohom Yaakov Salamon, Akdamus Millin, with a new translation and commentary anthologized from the traditional Rabbinic literature, Brooklyn, Mesorah Pub'ns, , p. XIII
  4. (en) Dalia Marx, « Liturgy Composed on the Brink of Catastrophe: Examination of Akdamut Millin by R. Meir of Worms and R. Leo Baeck's Hirtenbrief for Kol Nidre Service of 1935 », dans Walter Homolka (éd.), Leo Baeck – Philosophical and Rabbinical Approaches, Berlin, Frank & Timme, , p. 93–94, note 24
  5. (en) Macy Nulman, Encyclopedia of Jewish Prayer, Jason Aronson, , p. 36
  6. a et b Elie Munk, Le Monde des Prières,
  7. Voir Yona Fraenkel, Ma'hzor de Chavouoth, page 28 de l'introduction (en hébreu)
  8. Hoffman 2009, p. 162–164.


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