Acrylonitrile

Acrylonitrile
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Identification
Nom UICPA 2-propènenitrile
Synonymes

cyanure de vinyle,
cyanure vinylique,
nitrile acrylique,
propène nitrile,
vinyl cyanide,
cyanoéthylène[1]

No CAS 107-13-1
No ECHA 100.003.152
No CE 203-466-5
PubChem 7855
ChEBI 28217
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore ou jaune pâle, d'odeur âcre[2]
Propriétés chimiques
Formule C3H3N  [Isomères]
Masse molaire[5] 53,062 6 ± 0,002 8 g/mol
C 67,91 %, H 5,7 %, N 26,4 %,
Moment dipolaire 3,92 ± 0,07 D[3]
Diamètre moléculaire 0,468 nm[4]
Propriétés physiques
fusion −84 °C[2]
ébullition 77 °C[2]
Solubilité 70 g·l-1 à 20 °C
Paramètre de solubilité δ 21,6 J1/2·cm-3/2 (25 °C)[4]
Masse volumique 0,8 g·cm-3[2]
d'auto-inflammation 481 °C[2]
Point d’éclair −1 °C (coupelle fermée)[2]
Limites d’explosivité dans l’air 3,0517,0 %vol[2]
Pression de vapeur saturante à 20 °C : 11,0 kPa[2]
Point critique 45,6 bar, 262,85 °C[6]
Thermochimie
Cp
Propriétés électroniques
1re énergie d'ionisation 10,91 ± 0,01 eV (gaz)[8]
Propriétés optiques
Indice de réfraction =1,388[4]
Précautions
SGH[10]
SGH02 : InflammableSGH05 : CorrosifSGH06 : ToxiqueSGH08 : Sensibilisant, mutagène, cancérogène, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Danger
H225, H301, H311, H315, H317, H318, H331, H335, H350, H411, P201, P210, P233, P280, P302+P352, P305+P351+P338, P309+P310 et P403+P235
SIMDUT[11]
B2 : Liquide inflammableD1A : Matière très toxique ayant des effets immédiats gravesF : Matière dangereusement réactive
B2, D1A, D2A, D2B, F,
NFPA 704
Transport[10]
   1093   
Classification du CIRC
Groupe 2B : Peut-être cancérogène pour l'homme[9]
Écotoxicologie
LogP 0,25[2]
Seuil de l’odorat bas : 1,6 ppm
haut : 22 ppm[12]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

L'acrylonitrile (cyanure vinylique, cyanure de vinyle ou « VCN ») est constitué d'un groupe vinyle lié à un nitrile. Sa formule semi-développée est CH2CHCN.

Outre dans de nombreux plastiques, cette molécule est présente dans les caoutchoucs synthétiques hautement résistants, tels que ceux des chambres à air[13], avec comme inconvénient de les rendre très peu biodégradables.

C'est un liquide incolore (à jaunâtre en raison d'impuretés). Son odeur est âcre et légèrement piquante (perceptible par l'homme à partir d'une teneur d'environ 20 ppm). L'acrylonitrile est toxique en raison notamment de la production de cyanure comme métabolite ou sous-produit de dégradation[14],[15] parmi ses métabolites), écotoxique et hautement inflammable. Il interagit négativement avec l'ADN (Agent mutagène)[16], in vitro et in vivo[17].

Issu de la pétrochimie, il est massivement utilisé par l'industrie chimique et des plastiques[18], c'est un polluant environnemental dangereux car à la fois écotoxique, volatil et soluble dans l'eau (73,5 g/l à 20 °C)[19]. De plus, dans l'eau ou en contexte humide, il attaque le cuivre (composant fréquent des conduites d'eau potable) et ses alliages[19].

Son point de congélation est très bas (−83,55 °C selon American Cyanamid[20]) et il est sensible à la chaleur : à pression atmosphérique normale, il entre en ébullition dès 77,3 °C[19] et sa décomposition thermique peut conduire à l'apparition de cyanure d'hydrogène[19].

C'est un monomère utilisé (par polymérisation) pour produire des plastiques (dont le polyacrylonitrile, un polymère très cohésif de la famille des acryliques) et de nombreuses fibres textiles (Orlon, Crylor fabriquée par Rhône-Poulenc).

En copolymérisation avec le butadiène, il fournit aussi des élastomères « azotés » doués de propriétés remarquables, telles que la résistance aux huiles et aux agents chimiques, et avec le butadiène et le styrène, il forme des résines solides dites à hautes performances (résines ABS).

C'est une des nombreuses molécules toxiques pouvant être émises et détectées dans les émissions de pots d'échappement et dans la fumée du tabac[21] ou dans les vapeurs émises lors des processus de thermoformage de certains plastiques[22] ou de certaines unités de traitement pour recyclages ou valorisation de déchets de plastiques[23]. Elle semble être principalement et d'abord émise dans l'air, mais peut ensuite être retrouvée dans l'eau.

  1. INCHEM (1965), Evaluation of the hazards to consumers resulting from the use of fumigants in the protection of food, FAO Meeting Report No. PL/1965/10/2 ; WHO/Food Add/28.65
  2. a b c d e f g h et i ACRYLONITRILE, Fiches internationales de sécurité chimique
  3. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 978-1420066791), p. 9-50
  4. a b et c (en) Yitzhak Marcus, The Properties of Solvents, vol. 4, Angleterre, John Wiley & Sons Ltd, , 239 p. (ISBN 0-471-98369-1)
  5. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  6. « Properties of Various Gases »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur flexwareinc.com (consulté le ).
  7. (en) Carl L. Yaws, Handbook of Thermodynamic Diagrams, vol. 1, Huston, Texas, Gulf Pub. Co., (ISBN 0-88415-857-8)
  8. (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, CRC, , 89e éd., 2736 p. (ISBN 978-1-4200-6679-1), p. 10-205
  9. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 2B : Peut-être cancérogènes pour l'homme »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le ).
  10. a b et c Entrée « Acrylonitrile » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 26 juillet 2011 (JavaScript nécessaire)
  11. « Acrylonitrile » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 23 avril 2009
  12. « Acrylonitrile », sur hazmap.nlm.nih.gov (consulté le ).
  13. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées HPA2013
  14. Abreu M et Ahmed AE (1980), Metabolism of acrylonitrile to cyanide: in vitro studies. Drug Metab. Disposition 8(6), 376-379.
  15. Frederick W. Benz, Donald E. Nerland, William M. Pierce, Christine Babiuk (1990), Acute acrylonitrile toxicity: Studies on the mechanism of the antidotal effect of d- and l-cysteine and their N-acetyl derivatives in the rat (Sprague-Dawley mâles); Toxicology and Applied Pharmacology Volume 102, Issue 1, janvier 1990, pages 142 à 150 (résumé)
  16. Hogy LL (1986), Metabolism of acrylonitrile and interactions with DNA. Dissertation Abstracts International 47, B1529-1530
  17. Hogy LL et Guengerich FP (1986), In vivo interaction of acrylonitrile and 2-cyanoethylene oxide with DNA in rats. Cancer Research 46, 3932-3938
  18. Bayer O (1949), Die Chemie des Acrylonitrils, Angewandte Chemie, 61 Jahrg. No. 6, 229-276
  19. a b c et d Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées INRSFicheTox
  20. American Cyanamid Co. (1959), The Chemistry of Acrylonitrile, 2e éd., p. 14-15, New York.
  21. Fennell TR, MacNeela JP, Bell DA, Thompson CL (1995), Exposure to acrylonitrile in cigarette smokers: Analysis of N-(2-cyanoethyl)valine in hemaglobin, Proc. Am. Assoc. Cancer Res. 36, 110 (résumé no 655).
  22. Forrest MJ, Jolly AM, Holdings SR, Richards SJ (1995), Emissions from processing thermoplastics, Ann. Occup. Hyg. 39, 35-53
  23. Freeman RA et Schroy JM (1984), Air stripping of acrylonitrile from waste-treatment plants, Environmental Progress 3, 26-33.

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