Argile

Argile
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Argile du Quaternaire, Estonie.
Catégorie roche sédimentaire


Figurines néolithiques en argile du Musée national archéologique d’Athenes.


Musée du Vieux Toulouse - Homme nu au rocher, Terre cuite 1861 - Charles Ponsin-Andarahy.


L’argile est une matière rocheuse naturelle à base de silicates ou d'aluminosilicates hydratés de structure lamellaire, provenant en général de l'altération de silicates à charpente tridimensionnelle, tels que les feldspaths. Elle peut être une matière localement abondante, très diverse, traitée ou raffinée avant emploi, à la fois meuble ou plastique (souvent après addition d'eau) ou à pouvoir desséchant, absorbant ou dégraissant, voire à propriétés collantes ou encore réfractaires, pour servir par exemple autrefois selon des usages spécifiques, souvent anciens, au potier et au briquetier, au maçon et au peintre, au teinturier et au drapier, au verrier et à l'ouvrier céramiste.

En réalité, le terme issu du latin argilla peut s'appliquer au choix à un minéral argileux et à un ensemble de minéraux argileux, ainsi qu'à diverses roches essentiellement composées de ces minéraux[n 1]. Les roches de la classe des lutites comptent l'argilite, l'argilolite ou argilotithe, et les shales, à l'exclusion des schistes métamorphisés. Les argiles sont des roches sédimentaires clastiques. Lorsqu'elles renferment du calcaire, trois sous-classes sont définies entre le pôle argile et le pôle calcaire, en fonction de leur teneur en calcaire : argile calcaire, puis marne, et enfin calcaire argileux. Les argiles riches en silice gélatineuse, soluble dans les alcalis, se nomment gaizes. Le limon ou le lehm sont des argiles qui renferment des particules siliceuses, et accessoirement des pigments minéraux comme la limonite ou la goethite. Le lœss est un dépôt de couleur jaunâtre, d'origine paléoglaciaire et composé essentiellement d'argiles et de fines particules calcaires et siliceuses.

Au sens large, l'argile est aussi un sédiment, composé de particules fines issues de l'altération des roches (processus appelé argilisation), parfois des roches sédimentaires argileuses métamorphisées en schistes[1]. C'est pourquoi le monde agricole, conscient du rôle fondamental des argiles dans la rétention d'eau des sols, et donc dans le développement des plantes, qualifiait d'argile au sens générique les sols limoneux ou terres « grasses » ou « dégraissantes ». Molles ou malléables suivant leur degré d'humidité, elles sont susceptibles de se dessécher en plaques compactes qui se rétractent et se fendillent au soleil, libérant de fines poussières de cette matière devenue friable et cassable. Elle s'amollit à l'eau et génère en milieu humide, après tassements répétés, des boues colorées plus ou moins liquides, plus ou moins salissantes, plus ou moins collantes[n 2]. Le cultivateur sait que l'adjonction d'argile rend la terre imperméable, au contraire du sable fin. La terre argileuse est lourde et compacte, résistante et difficile à labourer, se durcissant en croûtes épaisses parfois craquelées lors des sécheresses.

Les potiers et les maçons reconnaissent traditionnellement l'argile verte ou la terre glaise des argilières, avec laquelle ils préparent leur matière première : le premier pour une poterie spécifique, le second en fabricant un ciment ou une chaux hydraulique[n 3]. Les hommes des métiers du feu distinguaient les argiles fusibles, comme les argiles figulines appréciées pour les faïences communes, les briques et les tuiles, et les argiles smectiques, en usage pour dégraisser les draps comme terre à foulon, des argiles infusibles, telles que le kaolin ou diverses argiles plastiques. Les peintres antiques connaissaient déjà les argiles ocreuses, tout comme les modestes constructeurs en terres argileuses utilisaient sans le savoir les propriétés de l'argile colloïdale.


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  1. Hernot, F., « L’argile, son Utilisation à l’Officine. Thèse de Doctorat, Université d’Angers, [PDF] Thèse argile PDF début et fin - DUNE », sur pdfprof.com, (2016 (consulté le ), p. 17, 26,27, 30, 45, 54,66,90

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