Artificialisation du littoral

Le tourisme de masse qui se développe à La Baule à partir des années 1950-1960, induit une bétonisation du front de mer, avec une enfilade d'immeubles dévolus à l'hébergement.
Standardisation de la côte en raison du mitage pavillonnaire.
Gradins de béton formant une alternative à une plage naturelle, à Monaco.
Plage de la Datcha en Guadeloupe.
Carte de l'artificialisation des sols du littoral français métropolitain. « Sur 5 500 kilomètres de littoral, plus de 1 000 sont urbanisés et près de 2 000 kilomètres sont mités (40 % du littoral atlantique et près de 96 % du littoral des Alpes-Maritimes sont urbanisés)[1] ».

L'artificialisation du littoral est l'artificialisation d'un espace littoral par la construction de bâtiments ou d'infrastructures de transport ou de loisirs. Elle est depuis quelques décennies en forte accélération, principalement liée à une urbanisation massive et rapide, notamment induite par le développement touristique (souvent motivé par le thalassotropisme et haliotropisme), par le développement de routes et autoroutes longeant le trait de côte, par le développement portuaire et parfois de l'agriculture ou de la sylviculture (pin des Landes en France, par exemple).

Pour décrire la minéralisation induite par les routes, parkings et construction parfois presque ininterrompue d'hôtels et d'immeubles d'habitation composés d'appartements utilisés comme résidences secondaires ou location saisonnière, à l'abri de marinas et de plages aménagées, on parle parfois de « bétonnage du littoral ». Les plages et les fonds marins peuvent aussi être artificialisés à la suite de la construction de digues, chenaux, ports, carrières sous-marines de sable, maerl ou gravier et accumulaton de déchets diffus (au point que certains chercheurs parlent de « litière anthropogénique », dont la nanofraction est encore très mal connue, quantitativement et du point de vue de ses impacts[2]. Les littoraux, véritables interfaces entre terres et mer,lieu de passage et de résidence, sont des espaces fragiles. Pour ce qui concerne le littoral français, "entre 1990 et 2000, trois fois plus de terres ont été artificialisées dans les communes littorales par rapport à la moyenne métropolitaine. Cela a concerné 0,63% de la surface des communes littorales contre 0,22% sur l’ensemble du territoire. La moyenne pour l’ensemble de l’Europe est de 0,26%. Cette tendance s’est accentuée entre 2006 et 2016, comme l’illustre l’étude du Cerema sur l’évolution du nombre d’hectares consommés qui atteint, pour la majorité des communes littorales, plus de 200 hectares en moyenne (…) Un département serait consommé en moyenne tous les sept ans, en France, majoritairement sur les zones littorales et les grandes agglomérations urbaines[3].

  1. Ronan Le Délézir, « Le développement littoral en question », Pour, no 199,‎ , p. 109 (DOI 10.3917/pour.199.0109).
  2. Gigault, J., Pedrono, B., Maxit, B., & Ter Halle, A. (2016). Marine plastic litter: the unanalyzed nano-fraction. Environmental Science: Nano, 3(2), 346-350.|URL=https://www.researchgate.net/profile/Julien_Gigault/publication/296627504_Marine_plastic_litter_The_unanalyzed_nano-fraction/links/56ea811c08ae25ede83211dd/Marine-plastic-litter-The-unanalyzed-nano-fraction.pdf
  3. Sylvain Pioch, « L’artificialisation du littoral », Futuribles, vol. no 442, no 3,‎ , p. 63–78 (ISSN 0337-307X, DOI 10.3917/futur.442.0063, lire en ligne, consulté le )

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