Cisjordanie

Cisjordanie

ٱلضِّفَّة (ar)

Image illustrative de l’article Cisjordanie
Administration
Pays Drapeau de la Palestine Palestine
Statut politique Territoire palestinien occupé par Israël depuis la Guerre des Six Jours en 1967, administré à 60 % par Israël, à 18 % par la Palestine et à 22 % conjointement
Démographie
Population 3 340 143 hab. (2017)
Densité 591 hab./km2
Langue(s) arabe et hébreu
Géographie
Coordonnées 32° 00′ nord, 35° 21′ est
Superficie 5 655 km2
Divers
Monnaie Nouveau shekel israélien
Fuseau horaire UTC +2

La Cisjordanie (en arabe : ٱلضِّفَّة ٱلْغَرْبِيَّة, aḍ-Ḍiffah al-Ġarbiyyah), ainsi appelée par les Palestiniens qui l'habitent et par la communauté internationale, est un territoire limité au nord, à l'ouest et au sud par la ligne d'armistice du 3 avril 1949 entre Israéliens et Jordaniens résultant de la guerre israélo-arabe de 1948-1949, et à l'est par le Jourdain et la mer Morte qui font frontière avec la Jordanie. Du côté israélien, elle est dénommée « Judée-Samarie »[1] (en hébreu : יהודה ושומרון, translit. Yehuda VeShomron, aussi par l'acronyme יו"ש, translit. Yosh) depuis le 17 décembre 1967 par une décision du général israélien, gouverneur militaire de la Cisjordanie, qui rejette les appellations de « territoires occupés » ou de territoire dit « rive occidentale du Jourdain ».

Le territoire couvre une surface de 5 860 km2 et est peuplé de Palestiniens (environ 2,8 millions d'habitants essentiellement de confession musulmane, les chrétiens représentant environ 2% de cette population). En 2024, il compte aussi plus de 510 000 colons israéliens, répartis en plus de 230 colonies ou points d'appui. Ce chiffre de colons ne comprend pas depuis juin 1967 les quelques 240 000 colons israéliens établis à Jérusalem-Est ou dans les villes créées par Israël, jouxtant Jérusalem-Est. Fin 1967, il y avait moins de 5 000 colons israéliens en Cisjordanie occupée depuis la fin de la guerre des Six Jours et les Palestiniens étaient alors environ 630 000 habitants en Cisjordanie ; par ailleurs, environ 80 000 autres Palestiniens (dont environ 15 000 étaient des chrétiens) étaient résidents de Jérusalem-Est.

La Cisjordanie englobe les villes de Jérusalem-Est, Jéricho, Naplouse, Hébron, Jénine et Tulkarem, de nombreux lieux saints des trois religions abrahamiques, et également des villes - colonies israéliennes, construites après 1967 : Ariel, Ma'aleh Adumim, Betar Illit et le Goush Etzion. Ces dernières sont des colonies illégales au regard du droit international par les pays membres de l'ONU.

La Cisjordanie fait l'objet de onze résolutions de l'ONU dont la 242 du 22 novembre 1967[2], la 446 du 22 mars 1979[3], la 465 de 1980[3], la 1402 en 2002[4], la résolution du 30 décembre 2022[5]. À la suite des accords d'Oslo (1993) et de l'Accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza (1995), Israël en administre seule la plus grande partie, la zone C (60 %), la zone B (22 %) étant administrée par Israël (qui contrôle cette zone pour la sécurité) et par l'Autorité palestinienne, la zone A (18 %) étant entièrement sous contrôle palestinien. L'Autorité palestinienne revendique toute l'étendue de l'ancien territoire géré par la Jordanie avant le 10 juin 1967, comme base de l'État de Palestine[6],[7]. L'Etat d' Israël y voit un territoire disputé, tandis que la communauté internationale la considère comme un territoire occupé.

Conquise dès décembre 1917 et administrée alors par l'armée britannique, sous le commandement du général Allenby, avec la reddition des troupes ottomanes à Jérusalem, elle est ensuite placée sous mandat britannique à la suite de la décision prise par la Société des Nations en 1922. Une partie du territoire sous mandat est proposée pour accueillir un futur Etat juif (55% de la superficie), un futur État arabe (à peine 45 % de la Palestine mandataire) dans le cadre du plan de partage de la Palestine voté le 29 novembre 1947 par 33 pays sur 56 par l'Assemblée générale des Nations unies, Jérusalem et ses environs devant être placés sous juridiction internationale et représentent environ 1% de la superficie de la Palestine.

Au cours de la première guerre israélo-arabe de 1948, elle est conquise en juin 1948 par les forces armées jordaniennes puis administrée et annexée par la Jordanie en 1950. Par la loi du 1er janvier 1954, le Parlement jordanien accorde la nationalité jordanienne aux habitants de la Cisjordanie. Mais cette conquête n'est pas reconnue par la communauté internationale (à l'exception du Royaume-Uni, de l'Irak et du Pakistan) ni par la Ligue arabe qui menace alors d'exclure la Jordanie[8].

Lors de la guerre des Six Jours, Israël occupe toute la Cisjordanie à compter du 10 juin 1967, Jérusalem-Est ayant été conquise dès le 7 juin 1967 au matin par les forces armées israéliennes (55 ème brigade de parachutistes) .

Depuis 1967, Israël développe l'implantation de colonies juives sur l'étendue de la Cisjordanie, qui va être appelée par la puissance occupante Judée-Samarie à compter du 17 décembre 1967 et devenir un nouveau district, pour l’État d'Israël.

Le 28 juin 1967, Israël dissout la municipalité arabe de Jérusalem-Est et définit de façon unilatérale la superficie de la nouvelle municipalité, en augmentant son territoire de plus de 70 km2, en incluant d'anciennes communes arabes, limitrophes de l'ancienne Jérusalem-Est  ; le nouveau territoire de Jérusalem permet notamment la construction de logements pour les immigrants arrivant en Israël. Pour s'occuper du nouveau territoire de Jérusalem, le gouvernement israélien crée un nouveau ministère intitulé " ministère des affaires de Jérusalem " .

Par la loi du 30 juillet 1980, votée par tous les députés de la Knesset – à l'exception des députés arabes –, l'État d'Israël fait de « Jérusalem réunifiée » sa capitale qui est considérée comme « une et indivisible ».

En 1988, à la suite de la renonciation de la Jordanie (dont le roi Abdallah 1er s' était proclamé le 1 er décembre 1948 à Jéricho " roi de Palestine ") à gérer la Cisjordanie, l'OLP déclare créer un État palestinien en Cisjordanie, sur la bande de Gaza avec Jérusalem-Est pour capitale[9].

Entre 1990 et 2001, le statut du territoire de Cisjordanie font l'objet de négociations infructueuses entre l'Autorité palestinienne et Israël. Depuis 2002, à la suite d'une vague d'attentats-suicides perpétrés par des Palestiniens et tuant plus de 700 civils israéliens, Israël édifie en Cisjordanie un mur de séparation en certains lieux ou une barrière de séparation, sous la forme d'un mur en béton d'une hauteur de plus de huit mètres dans le secteur de Jérusalem, ou sous la forme de barrières hautes, avec zone protégée visant à « lutter contre les intrusions de terroristes palestiniens » sur le territoire israélien[10].

  1. (en) Neil Caplan, The Israel-Palestine Conflict: Contested Histories, , 18– (ISBN 978-1-4443-5786-8, lire en ligne).
  2. « La résolution 242 des Nations unies », sur Franceinfo, (consulté le )
  3. a et b « Cinquante ans d’occupation illégale en Cisjordanie : comment la colonisation n’a cessé de s’étendre », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Résolutions de l'ONU non respectées par Israël », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  5. « Résolution de l’ONU : quelles conséquences juridiques pour l'occupation israélienne des territoires palestiniens ? », sur information.tv5monde.com, (consulté le )
  6. « L'Assemblée générale de l'ONU accorde à la Palestine le statut d'État non membre observateur »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ONU Info, (consulté le ).
  7. « Ecuador becomes fifth Latin American country to recognize Palestinian state, Haaretz, 25 décembre 2010.
  8. (en) Wisconsin International Law Journal, vol. 12, (présentation en ligne).
  9. « Le 15 novembre 1988. Yasser Arafat proclame l’État palestinien », sur Franceinfo, (consulté le ).
  10. Sauver des vies : La clôture antiterroriste d'Israël, par le ministère des Affaires étrangères de l'État d'Israël, octobre 2004.

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