Crise du canal de Suez

Crise du canal de Suez
Description de cette image, également commentée ci-après
Militaires britanniques à Port-Saïd avec un SU-100 égyptien capturé, novembre 1956.
Informations générales
Date
(9 jours)
(Retrait israélien du Sinaï en mars 1957)
Lieu Bande de Gaza et Égypte
(Sinaï et canal de Suez)
Issue

Victoire militaire des coalisés
Victoire politique égyptienne

  • Retrait franco-britannique sous la pression internationale (décembre 1956)
  • Occupation israélienne du Sinaï (jusqu'en mars 1957)
  • Déploiement de la FUNU dans le Sinaï
  • Fin du blocus égyptien sur le détroit de Tiran
  • Démission du Premier ministre britannique Anthony Eden
  • Revers politique en France pour le président du Conseil Guy Mollet
  • Perte d'influence de la France et du Royaume-Uni sur la scène internationale
Belligérants
Drapeau d’Israël Israël
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la France France
Drapeau de l'Égypte Égypte
Commandants
Forces en présence
Drapeau d’Israël 175 000
Drapeau du Royaume-Uni 45 000
Drapeau de la France 34 000
Drapeau de l'Égypte 300 000
Pertes
Drapeau d’Israël
231 morts
899 blessés
4 prisonniers

Drapeau du Royaume-Uni
16 morts
96 blessés

Drapeau de la France
10 morts
33 blessés
Drapeau de l'Égypte
1 650–3 000 morts
1 000 civils morts
4 900 blessés
5 000–30 000 prisonniers

Conflit israélo-arabe

La crise du canal de Suez, parfois appelée expédition de Suez, guerre de Suez, campagne de Suez ou opération Kadesh, est une guerre qui éclata en 1956 en territoire égyptien. Le conflit opposa l'Égypte à une alliance secrète actée par le protocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au , formée par la France, le Royaume-Uni et l'État d'Israël à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte le . Cette alliance entre deux États européens et Israël répondait à des intérêts communs : les nations européennes avaient des intérêts politiques, économiques (ils en étaient actionnaires) et commerciaux (il était principalement utilisé pour le transport de pétrole) dans le canal de Suez. Israël avait besoin du canal pour assurer son transport maritime entre Méditerranée et Mer Rouge, mais utilisait comme prétexte à son intervention militaire une réponse aux attaques de fedayins qu'il subissait sur son territoire. Le renversement de Nasser était également prévu.

Le 29 octobre 1956, conformément aux accords secrets, Israël envahit l'Est du canal, suivi rapidement par les Français et les Britanniques qui bombardent à partir du , parachutent et débarquent leurs troupes le , officiellement comme des troupes de maintien de la paix. Finalement, alors que les Égyptiens sont battus militairement (cessez-le-feu le ), les coalisés, en échange de certaines concessions d'ordre économique, sont obligés de battre en retraite sous la pression des États-Unis et de l'Union soviétique. La Force d'urgence des Nations unies débarque le , les coalisés finissent de rembarquer le .

La crise est principalement retenue pour les leçons qu'elle apporte sur le nouvel équilibre des forces pendant le contexte de guerre froide. L'impératif d'une relative stabilité de l'ordre mondial entre les deux « géants » ne peut être remis en cause, même par d'anciennes grandes puissances comme la France et le Royaume-Uni, pourtant alliées des États-Unis. En outre, la crise conduit à un renforcement des relations entre l'Union soviétique et l'Égypte, entre la France et Israël, entre le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi qu'à l'accélération dans la mise en place de la force de dissuasion nucléaire française. Elle entraîne également la démission du Premier ministre britannique Anthony Eden et l'attribution du prix Nobel de la paix au ministre des Affaires étrangères canadien Lester Pearson pour son rôle diplomatique dans le règlement de la crise.

Si l'échec de la France et du Royaume-Uni à l'issue de la crise est apparent, celui d'Israël, qui a démontré sa supériorité militaire sur l'Égypte et sa capacité de mobilisation, est moins évident. Le déploiement de la première force d'urgence des Nations unies permet à Israël de garantir la sécurité de sa frontière avec l'Égypte, bien que le stationnement des Casques bleus dans le Sinaï puisse être sujet à révocation sur demande égyptienne. De ce fait, Israël ne parvient toujours pas à stabiliser ses frontières après le conflit. Nasser émerge donc comme le grand vainqueur de la crise, parvenant à transformer une déroute militaire imminente en un triomphe politique retentissant qui accroît considérablement son prestige et sa popularité dans le monde arabe.


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