Empereur romain

Un empereur romain est le principal dirigeant de l'Empire romain, depuis la fin de la République romaine avec Auguste (en ) jusqu'à la chute des empires et principautés issues de la décomposition de l'empire byzantin.

Dans la période antique, le terme ne définit pas de fonction précise et légale mais plutôt un conglomérat de pouvoirs, initialement liés à des fonctions de la période républicaine ; cette accumulation de pouvoirs a évolué au fil des siècles. Le titre d'« empereur », résultant d'un concept assez moderne, n'était pas utilisé par les Romains avec le même sens : si un homme était « empereur proclamé », il était souvent appelé « Auguste », « César » ou « Imperator » pour les militaires (dont est dérivé le terme empereur), alors que le titre est aujourd'hui utilisé pour résumer la position tenue par les individus détenteurs du pouvoir dans l'Empire romain.

Comme l'écrit Paul Veyne : « Le rôle d'empereur romain était d'une ambiguïté à rendre fou […]. Un César devait avoir quatre langages : celui d'un chef dont le pouvoir civil est de type militaire et qui donne des ordres ; celui d'un être supérieur (mais sans être un dieu vivant) vers lequel monte un culte de la personnalité ; celui d'un membre du grand conseil d'Empire, le Sénat, où il n'est que le premier parmi ses pairs, qui n'en tremblent pas moins pour leur tête ; celui du premier magistrat de l'Empire qui communique avec ses citoyens et s'explique devant eux »[1]. Il est un simple mandataire de la collectivité, chargé par elle de diriger la république[2].

Les empereurs romains refusaient d'être considérés comme des rois, préférant l'idée d'apparaître comme des représentants de la République. Le premier empereur, Auguste, évite toute association avec le terme de monarque, clamant que ses pouvoirs sont authentiquement républicains, et avec la période du principat (-), les institutions républicaines (sénat et magistratures) sont conservées, et l'empereur est considéré primus inter pares, « premier entre ses pairs », bien que les pouvoirs soient de fait concentrés dans leurs mains. Avec Dioclétien, qui amorce le dominat (285-476), ces institutions sont abandonnées, et les empereurs deviennent des « monarques », bien que le contraste avec les « rois » soit maintenu, et deviennent dominus et deus, « maître et dieu ». Au sein de l'Empire romain d'Orient, les empereurs à partir d’Héraclius adoptent le titre de Basileus (« roi » en grec), mais qui est réservé aux empereurs « romains », alors que les autres rois sont appelés Rigas.

En plus de leur fonction pontificale (Pontifex Maximus), les empereurs avaient un statut divin, initialement après leur mort, et, depuis le dominat, à partir de leur accession au pouvoir. Lorsque le christianisme prévaut sur le paganisme, le statut religieux des empereurs change, pour devenir lieutenant du Christ sur Terre.

  1. Paul Veyne, Quand notre monde est devenu chrétien (312-394), Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel Idées », , 319 p. (ISBN 978-2-226-17609-7), p. 24.
  2. Paul Veyne, « Qu’était-ce qu’un empereur romain ? : Dieu parce qu’empereur », Revue internationale des sciences humaines, Presses universitaires de France, no 199,‎ 2002-2003, p. 3-25 (ISBN 9782130526728, DOI 10.3917/dio.199.0003, lire en ligne).

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