Georgisme

Bagdge sur lequel figure un chat de couleur beige feulant dans un disque rouge, cerclé par une couronne (au sens mathématique) bleue sur laquelle est inscrit : Free Trade Free Land Free Men
Badge lors de la campagne georgiste à partir des années 1890.

Le georgisme (en anglais : geoism[1]) est un courant de pensée économique développé par l'économiste américain Henry George à la fin du XIXe siècle dans son ouvrage Progrès et Pauvreté publié en 1879. Ce courant de pensée se concentre sur la critique de la propriété privée de la terre qui ne permet pas un développement économique efficace et engendre une augmentation des inégalités économiques et sociales dans la société. Il tente donc de concilier l’efficacité économique avec la justice sociale[2],[3].

Le georgisme se fonde sur l'idée d'une abolition de la propriété privée de la terre en faisant de l'État, la communauté, un propriétaire symbolique, sans toutefois déposséder les propriétaires privés mais en leur imposant une taxe unique sur la valeur foncière (un impôt sur la terre). Cette forme de loyer payé à la communauté est conçue comme compensatoire de l'usage de la terre et des ressources naturelles qu'elle contient qui sont une propriété commune[4],[5],[6]. Les défenseurs d'un impôt sur la valeur foncière soutiennent que cela permettrait de réduire les inégalités économiques, d'accroître l'efficacité économique, de supprimer les mesures d'incitation à la sous-utilisation des terres urbaines et de réduire la spéculation foncière[7].

Ce courant de pensée considère qu'il est le seul impôt efficace, juste et équitable. Celui-ci permettrait aussi de financer la suppression des autres types d'impôts et taxes qu'il considère comme injustes (impôts sur le revenu, sur les achats, sur le commerce...) et même pour certains georgistes de financer une forme de revenu universel dans le but de redonner aux humains une certaine liberté d'agir.

Les idées georgistes sont particulièrement populaires et influentes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle[8]. Beaucoup de partis politiques, d'institutions et de communautés sont fondées sur des principes georgistes pendant cette période. Les premiers adeptes de la philosophie économique de Henry George ont souvent été qualifiés de single taxer (soit en français « partisan de l'impôt unique »)[note 1],[9]. Le terme Georgisme (de l'anglais Georgism) a été inventé plus tard, et certains lui préfèrent le terme géoïsme (de l'anglais geoism) pour distinguer leurs pensées de celles de Henry George[10],[11].

Le fondement philosophique du georgisme remonte à plusieurs anciens penseurs comme John Locke[12], Baruch Spinoza[13], et Thomas Paine[14]. Cependant, Henry George et son premier livre, Progrès et Pauvreté (1879) ont largement popularisé le concept de lever l'impôt principalement à partir de la terre et des privilèges liés à la détention des ressources naturelles.

Diagramme sur lequel figure, les quantités sur l'axe des abscisses, les prix sur l'axe des ordonnés, une courbe d'offre rigide donc verticale, une courbe de demande décroissante (impôt compris) en fonction des quantités, où l'on peut voir que l'impôt n'occasionne pas de perte sèche
Un diagramme d'offre et de demande montrant les effets de la valeur foncière. Notez que le fardeau de la taxe est entièrement porté par le propriétaire de la terre, le prix de location de la terre ne change pas et il n'y a aucune perte sèche.
  1. Fred Foldvary, « Geoism Explained », The Progress Report (version du sur Internet Archive).
  2. Mason Gaffney et Fred Harrison, The Corruption of Economics. London: Shepheard-Walwyn, 1994, (ISBN 978-0-85683-244-4)
  3. Michael Hudson et Kris Feder, George J. Miller, A Philosophy for a Fair Society. Shepheard-Walwyn, Londres, 1994, (ISBN 978-0-85683-159-1).
  4. « An Introduction to Georgist Philosophy & Activity », Council of Georgist Organizations (consulté le ).
  5. Jerome F. Heavey, « Comments on Warren Samuels' "Why the Georgist movement has not succeeded" », American Journal of Economics and Sociology, vol. 62, no 3,‎ , p. 593–99 (DOI 10.1111/1536-7150.00230, JSTOR 3487813) :

    « human beings have an inalienable right to the product of their own labor »

    .
  6. Jane McNab, « How the reputation of Georgists turned minds against the idea of a land rent tax », sur Business School, The University of Western Australia (version du sur Internet Archive).
  7. William J. McCluskey et Riël C. D. Franzsen, « Land Value Taxation: An Applied Analysis », Ashgate, (consulté le ).
  8. (en) Mason Gaffney et Rich Nymoen, « The Forgotten Idea That Shaped Great U.S. Cities », Commons magazine,‎ (lire en ligne).
  9. « "Economics" and Political Economy », sur Understanding Economics (consulté le ).
  10. Nic Tideman, « Basic Principles of Geonomics » (consulté le )
  11. Paula Casal, « Global Taxes on Natural Resources », Journal of Moral Philosophy, vol. 8, no 3,‎ , p. 307–27 (DOI 10.1163/174552411x591339, lire en ligne, consulté le ) :

    « It can also invoke geoism, a philosophical tradition encompassing the views of John Locke and Henry George ... »

  12. John Locke, « Some Considerations of the Consequences of the Lowering of Interest and the Raising the Value of Money » [archive du ], .
  13. Mason Gaffney, « Logos Abused: The Decadence and Tyranny of Abstract Reasoning in Economics » (consulté le )
  14. (en) Agrarian Justice, Wikisource edition (lire en ligne), paragraphe 12


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