Hassidisme

Un tish (rassemblement religieux) de la dynastie hassidique de Boyan à Jérusalem lors de Soukkot, 2009.

Le judaïsme hassidique ou hassidisme (hébreu : חסידות 'Hassidout, « piété » ou « intégrité », de la racine hébraïque חסד « générosité », qui donne l'adjectif yiddish : חסידיש 'Hassidiche) est un courant mystique du judaïsme fondé au XVIIIe siècle par le rabbin Israël ben Eliezer, connu sous le nom de Baal Shem Tov ou Besht (le maître du bon Nom), né en Podolie, région qui fait aujourd'hui partie de l'Ukraine mais qui, à cette époque, appartenait à la Pologne[1].

Axé sur la piété et la charité, centré sur l'individu dans la relation directe avec Dieu, le hassidisme s'oppose à la tradition érudite et figée du judaïsme rabbinique Mitnaged, jusqu'alors unique courant du rite Ashkénaze, et constitue une réponse spirituelle à la misère matérielle des communautés juives persécutées de l'Europe orientale. Les hassidim (pieux) insistent particulièrement sur la ferveur et la communion joyeuse avec Dieu (devekut), en particulier par le chant et la danse. Le mouvement se structure autour des tsadikim (sages bons et droits), personnalités charismatiques dotées de pouvoirs thaumaturgiques. Les fondateurs forment à l’origine de véritables dynasties de maîtres dont les fonctions se transmettent héréditairement, dans une « cour » hassidique[2], et plus rarement, par le gendre du précédent Rabbi, qui devient alors la source héréditaire des prochaines générations de Rabbi.

L'émergence et l'expansion rapide du hassidisme au sein de la république des Deux Nations, la fédération du royaume de Pologne et du grand-duché de Lituanie, et au-délà, ainsi que le sentiment d'identification qu'il suscite, l'aide à résister à une hostilité persistante au sein du judaïsme talmudique. Cette opposition de la part des ultra-orthodoxes, qui fondent leur pratique religieuse sur la stricte logique des textes et rejettent l'extase des hassidim, se nomme le mitnagdisme. Ils sont également connus comme « lituaniens » du fait qu'ils vivent sur le territoire du grand-duché de Lituanie (qui recouvre également le territoire de l'actuelle Biélorussie), en particulier de Vilnius, Minsk et Bialystok[3]. Cette opposition s'est fortement atténuée avec le temps, sans totalement disparaître.

Le hassidisme est un phénomène central de l'histoire juive moderne, et l'une des caractéristiques religieuses et sociales des Juifs d'Europe orientale.

Aujourd'hui, le hassidisme est l'un des deux courants majeurs de l'orthodoxie juive, avec le Mitnagdisme.

  1. Henri Minczeles, Dans Une histoire des Juifs de Pologne, La Découverte, , « 11. Le hassidisme », p. 119
  2. « Des Juifs contre l'émancipation, Glossaire », Labyrinthe, vol. 28,‎ , p. 126
  3. Minczeles, Henri; Plasseraud, Yves; Pourchier, Suzanne, Les Litvaks, L'héritage universel d'un monde juif disparu, La Découverte, , « Spiritualités litvaks : du Gaon de Vilna à Levinas », p. 117

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