Hugues Capet

Hugues Capet
Illustration.
Hugues Capet couronné roi des Francs.
Enluminure ornant un manuscrit du XIIIe ou XIVe siècle, Paris, BnF.
Titre
Roi des Francs

(9 ans, 5 mois et 3 jours)
Couronnement
Élection
Prédécesseur Louis V
Successeur Robert II
Biographie
Dynastie Robertiens
Capétiens (fondateur)
Date de naissance v. 939/941
Lieu de naissance Dourdan (probable)
Date de décès
Lieu de décès « Les Juifs », près de Prasville (probable)
Père Hugues le Grand
Mère Hedwige de Saxe
Conjoint Adélaïde d'Aquitaine
Enfants Gisèle (v. 968-v. 1000)
Edwige (v. 969-1013)
Robert II Couronne héraldique (3 branches trilobées) (v. 972-1031)
Adélaïde (v. 973-1068?)
Héritier Robert II Couronne héraldique (3 branches trilobées)
Résidence Château royal de Senlis, palais de la Cité, château de Dourdan, château de Compiègne.

Signature de Hugues Capet

Hugues Capet est un roi franc issu de la branche robertienne et fondateur de la dynastie capétienne. Il est né vers 939-941, probablement à Dourdan[1], et mort le , probablement au lieu-dit aujourd'hui inhabité « Les Juifs », près de Prasville[n 1]. Il a été duc des Francs (960-987), puis roi des Francs (987-996). Fils de Hugues le Grand et de son épouse Hedwige de Saxe, Hugues Capet est l'héritier des puissants Robertiens, une lignée en compétition pour le pouvoir avec la dynastie carolingienne et les grandes familles aristocratiques de Francie aux IXe et Xe siècles, mais, par sa grand-mère paternelle Béatrice de Vermandois, il descend également d'un Carolingien, Bernard roi d'Italie, petit-fils de Charlemagne. Hugues Capet est le premier roi à abandonner le germanique au profit de l'ancien français[4].

La fin du Xe siècle connaît le début d'une révolution économique et sociale qui trouve son apogée vers 1100[5]. Les progrès agricoles, le début des défrichements et l'augmentation des capacités d'échanges entraînée par l'introduction du denier d'argent par les premiers Carolingiens, entraînent une dynamique économique encore timide mais réelle. Dans le même temps, la fin des invasions et la poursuite des guerres personnelles entraînent la construction des premiers châteaux privés où les paysans peuvent trouver refuge. En parallèle, la nouvelle élite guerrière, les chevaliers, entre en concurrence avec l'ancienne aristocratie foncière carolingienne. Pour canaliser ces nouveaux venus et pour assurer la protection de leurs biens, l'aristocratie et l'Église soutiennent et exploitent le mouvement de la paix de Dieu. C'est dans ce contexte qu'Hugues Capet peut instaurer la dynastie capétienne.

Il bénéficie tout d'abord de l'œuvre politique de son père qui parvient à contenir les ambitions de Herbert II de Vermandois, puis à en neutraliser la lignée. Cependant, cela ne peut se faire qu'en aidant les Carolingiens, pourtant totalement évincés de la course à la couronne depuis la déchéance de Charles le Simple, à se maintenir. En 960, Hugues Capet hérite du titre de duc des Francs obtenu par son père en échange de la concession de la couronne à Louis IV d'Outremer. Mais, avant de parvenir au pouvoir, il doit se libérer de la tutelle des Ottoniens et éliminer les derniers Carolingiens. C'est avec le soutien de l'Église, et en particulier de l'évêque Adalbéron de Reims et de Gerbert d'Aurillac, tous deux proches de la cour ottonienne, qu'il est enfin élu et sacré roi des Francs en 987.

La relative faiblesse de Hugues Capet est paradoxalement un atout pour son élection par les autres grandes familles avec le soutien des Ottoniens, car il est peu menaçant aux yeux des grands vassaux et pour les ambitions impériales. Cependant, si effectivement le nouveau roi ne parvient pas à soumettre ses vassaux indisciplinés, son règne voit une modification de la conception du royaume et du roi. Ainsi, Hugues Capet renoue avec l'Église en s'entourant systématiquement des principaux évêques et se rapproche de l'aristocratie en s'alliant avec les grands princes territoriaux (le duc de Normandie ou le comte d'Anjou), ce qui renforce son trône. Cette histoire du premier Capétien nous est surtout connue grâce au moine lettré Richer de Reims.

La Francia occidentalis se trouve définitivement séparée de l'Empire et le premier Capétien, comme ses successeurs, met toute son énergie à créer une dynastie pérenne en consolidant son pouvoir sur son domaine et en y associant son fils Robert le Pieux le jour de Noël de l'an 987[6]. En 996, à la mort de son père, Robert le Pieux est couronné. Ainsi fondée, la dynastie capétienne règne sur la France sans interruption jusqu'à la Révolution, puis de la Restauration à 1848. Cette maison donne également naissance à des lignées de souverains en Espagne, en Italie, au Luxembourg, en Hongrie, au Portugal et au Brésil[7].

  1. Monique Depraetère-Dargery (dir.), L’Île-de-France médiévale, t. 2, L'amour de Dieu - La vie de château - Images de la ville, 2001 : « Dourdan. La ville natale supposée d'Hugues Capet […] » Son père Hugues le Grand est mort au château de Dourdan le .
  2. Obituaires de Sens, Tome I.1, Abbaye de Saint-Denis, p. 329. [1].
  3. Sassier 1987, p. 265.
  4. Les langues d'Europe : le français au cœur des langues d'Europe : l'espéranto au cœur des langues d'Europe, Raymond Guéguen, Edilivre, 2007, 186 pages, p. 47].
  5. Voir aussi Optimum climatique médiéval.
  6. Colette Beaune, « roi », Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, Presses universitaires de France, 2002, p. 1232.
  7. Parisse 1990, p. 29-30.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « n », mais aucune balise <references group="n"/> correspondante n’a été trouvée


© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search