Influence britannique au Tibet (1904-1950)

Le Tibet n'a jamais été un pays isolé ou étanche aux influences extérieures. Dans le passé, la culture indienne et la culture chinoise ont modifié la contrée[1].

Les interventions armées britanniques au Tibet politique à la fin du XIXe siècle et surtout au début du XXe se soldèrent par l'ouverture de la région à l'influence de l'Inde britannique et, partant, de la Grande-Bretagne[2]. La Convention de Simla en 1913 accordait à la Grande-Bretagne une influence prépondérante en plus de privilèges commerciaux et du territoire connu aujourd'hui sous le nom d'Arunachal Pradesh[3].

Selon Heather Spence, sous le parapluie de l'influence britannique, la période 1912-1933 vit l'apparition, dans le cadre des rapports anglo-tibétains, d'un mouvement en faveur de l'indépendance et de la modernisation, mais non sans un déclin progressif dans les années qui suivirent[4]. Selon sir Charles Bell, à partir de 1925, le 13e dalaï-lama manifesta sa résolution à éviter les Britanniques et à entrer en contact directement avec les Chinois, et en 1926, l'influence britannique avait grandement diminué[5].

En 1950 lors de l'intervention militaire chinoise au Tibet, le Tibet lance un appel aux Nations unies, dont les Britanniques discutent à la Chambre des communes le , mais souhaite tenir compte de la position de l'Inde qui, pour conserver un rôle de médiateur et réduire les tensions, se prononce pour un ajournement de l'Appel.

  1. (en) Heather Spence, British Policy and the 'development' of Tibet 1912-1933, Doctor of Philosophy thesis, Department of History and Politics, Faculty of Arts, University of Wollingong [Australia], 1993, p. 238 : « Tibet, of course, had never really been isolated or immune to outside influence. Indian and Chinese culture had changed the country in the past and continued to influence it in modern times ».
  2. (en) Robert Webster Ford (page Internet qui est consacrée à l'homme et à ses mémoires) : « there had always been British influence in Tibet since the days of Younghusband. »
  3. (en) Melvyn C. Goldstein, The Demise of the Lamaist State, in Alex C. McKay (ed.), The History of Tibet. The Modern Period: 1895-1959. The Encounter with Modernity, RoutledgeCurzon, 2003, p. 531-537, en part. p. 535-536 : « The Simla agreement gave Britain not only dominant influence in Tibet but also favorable trade rights and the vast territory east of Bhutan known as the North East Frontier Area (today known as Arunachal Pradesh. »
  4. Heather Spence, op. cit., p. iv : « The intervening years [1912-1933] covered a period of Anglo-Tibetan relations which seem to indicate a movement toward the independence and development of Tibet under the umbrella of British influence. It can be seen in retrospect, however, that British influence in Tibet during the intervening years gradually declined. »
  5. Sir Charles Bell, Biography of the 13th Dalai Lama, traduction de Feng Qiyou et al., Académie des sciences sociales du Tibet, 1985, pp. 365-366 in Le Statut du Tibet de Chine Dans L'histoire : « Les journaux russes (...) ont rapporté que l'influence britannique au Tibet a disparu. Sans aucun doute, l'Angleterre a grandement perdu de son influence ».

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