Istro-roumain

Istro-roumain
Vlåšca ši žei̯ånsca limba
Pays Drapeau de la Croatie Croatie
Pays d'émigration
Région Istrie
Nombre de locuteurs moins de 1000[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF ruo
ISO 639-3 ruo
État de conservation
Éteinte

EXÉteinte
Menacée

CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre

NE Non menacée
Langue sérieusement en danger (SE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Langues romanes orientales. L’istro-roumain se situe le plus à l’ouest de toutes (près du "C" de Croatie, en Istrie).

L’istro-roumain est une langue romane parlé par les Istro-Roumains, population de quelques centaines de locuteurs en 2001 dans huit villages de la péninsule d’Istrie, en Croatie. C’est une langue romane orientale, parfois appelée istrien, à ne pas confondre avec l’istriote, une langue italo-romane.

Selon certains linguistes[2], c’est une langue à part entière à égalité avec le roumain, l’aroumain et le mégléno-roumain. D’autres linguistes[3] considèrent l’ensemble des langues romanes orientales comme n’en formant qu’une seule qu’ils appellent « roumain », dont les quatre variantes seraient des dialectes qu’ils appellent daco-roumain, istro-roumain, aroumain et mégléno-roumain. Radu Flora[4] est d’un avis différent, affirmant qu’aroumain et mégléno-roumain sont les deux groupes de dialectes d’une même langue romane orientale du Sud, tandis qu’istro-roumain et daco-roumain sont les deux groupes de dialectes d’une même langue romane orientale du Nord[5].

Quoi qu’il en soit, de nos jours, l’istrien n’est plus parlé que dans huit villages d’Istrie : Žejane, au nord-est du massif montagneux d’Učka, Šušnjevica et six autres villages et hameaux au sud de ce massif. Il y a également des locuteurs éparpillés dans des villes de Croatie (notamment à Pula et Rijeka) et d’autres émigrés surtout en Europe occidentale, aux États-Unis, au Canada et en Australie.

Le terme « istrien » (istriano, istarski jezik) est un exonyme local tandis qu’« istro-roumain » (limba istro-română) est une création académique des linguistes roumains. Ses locuteurs ne l’appellent pas d’une façon unitaire :

  • ceux du sud du massif Učka disent qu’ils parlent vlåšca limba « la langue valaque » ou vlåški « valaque » (adverbe), terme provenant de l’exonyme « Valaques » qu’ils se sont approprié, et qui peut prêter à confusion, puisque les Grecs, les Bulgares et les Serbes l’utilisent pour les Aroumains et les Méglénites, et que les Bulgares et les Serbes l’emploient aussi pour leurs minorités roumaines (roumanophones de Serbie et de Bulgarie) ;
  • ceux de Žejane affirment qu’ils parlent žei̯ånsca limba ou žei̯ånski (adverbe).

Les Istro-roumains subissant déjà depuis leur établissement en Istrie un processus d’assimilation, et leur langue n’étant pas utilisée sous forme écrite par ses locuteurs, elle est fortement influencée par le croate. Par conséquent, l’UNESCO la considère en grand danger. Il existe à présent certaines actions visant à la sauvegarder, menées par des associations culturelles, avec un certain appui de la part des autorités.

  1. Očuvęj vlåška ši žejånska limba – Number of speakers and vitality of the language (Sauvegarder la langue valaque et de Žejane – Nombre de locuteurs et vitalité de la langue)
  2. Par exemple Petar Skok (en), Alexandru Graur (en) et Ion Coteanu, cf. Sala 1989, p. 158.
  3. Par exemple Sextil Pușcariu, Emil Petrovici (en), Ovid Densușianu, Iosif Popovici, Alexandru Rosetti, cf. Sala 1989, p. 158.
  4. C’était un linguiste originaire de la minorité nationale roumaine de Voïvodine (Serbie).
  5. Sala 1989, p. 158.

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