Lapidation

Martyre de saint Étienne. Panneau du retable dit de Jacob et Étienne, peint en 1506 par Marx Reichlich (1460-1520) (provient d'un monastère au Tyrol, exposé à la pinacothèque de Munich).

La lapidation est une forme d'exécution dans laquelle un groupe d'individus lance des pierres sur une personne jusqu'à ce que cette dernière décède d'un traumatisme contondant. Elle a été attestée comme une forme de punition pour de graves méfaits depuis l'Antiquité. Son adoption dans certains systèmes juridiques a suscité la controverse au cours des dernières décennies.

La Torah et le Talmud prescrivent la lapidation comme punition pour un certain nombre d'infractions. Au cours des siècles, le judaïsme rabbinique a développé un certain nombre de contraintes procédurales qui ont rendu ces lois pratiquement inapplicables. Bien que la lapidation ne soit pas mentionnée dans le Coran, la jurisprudence islamique classique (fiqh) a imposé la lapidation comme un hadd (peine prescrite par la charia) pour certaines formes de zina (rapports sexuels illicites) sur la base de certains hadîths (paroles et actions attribuées au prophète musulman Mahomet). La législation islamique prévoit cependant elle aussi un certain nombre de dispositions qui rendent le crime de zina presque improuvable dans la pratique.

La lapidation semble avoir été la méthode standard d'exécution capitale dans l'ancien Israël. Son utilisation est attestée au début de l'ère chrétienne, mais les tribunaux juifs ont par la suite généralement évité les peines de lapidation. Seuls quelques cas isolés de lapidation légale sont enregistrés dans l'histoire prémoderne du monde musulman. Aujourd'hui, les lois pénales de la plupart des pays à majorité musulmane sont dérivées des modèles occidentaux. Au cours des dernières décennies, plusieurs États ont inséré la lapidation et d'autres punitions houdoud (pluriel de hadd) dans leurs codes pénaux sous l'influence des mouvements islamistes. Ces lois revêtent une importance particulière pour les conservateurs religieux en raison de leur origine scripturaire, bien qu'en pratique elles aient joué un rôle largement symbolique et aient eu tendance à tomber en désuétude.

Récemment, la lapidation a été une peine légale ou coutumière en Iran, aux Émirats arabes unis, au Qatar, en Mauritanie, en Arabie saoudite, au Soudan, au Yémen, au nord du Nigeria, en Afghanistan, au Brunei et dans les zones tribales du Pakistan, y compris le nord-ouest de la vallée de Kurram et le nord-ouest de la région de Khwezai-Baezai[1],[2],[3],[4]. Dans certains de ces pays elle a été effectuée de façon extrajudiciaire par des militants, des chefs tribaux et d'autres[2]. Dans certains autres pays, dont le Nigeria et le Pakistan, bien que la lapidation ait été une forme légale de punition, elle n'a jamais été pratiquée légalement. La lapidation est condamnée par les organisations de défense des droits de l'homme (en) et les peines de lapidation ont suscité des controverses internationales.

  1. (en) Emma Batha, « FACTBOX: Stoning - where does it happen? », sur news.trust.org, (consulté le )
  2. a et b (en) Emma Batha, « Special report: The punishment was death by stoning. The crime? Having a mobile phone », sur Independent.co.uk, (consulté le )
  3. (en) Lichter, Ida, 1947-, Muslim women reformers : inspiring voices against oppression, Prometheus Books, (ISBN 978-1-59102-716-4 et 1591027160, OCLC 262889534), p. 189
  4. Emily Tamkin, « Brunei makes gay sex and adultery punishable by death by stoning », Washington Post,‎ (lire en ligne)

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