Lumbricina

Les vers de terre font partie des détritivores qui interviennent dans le cycle biogéochimique de la matière organique en tant qu'agents de l'humification et de la minéralisation du carbone et de l'azote[1].
Les lombrics jouent un rôle important dans le cycle du carbone organique des sols[2] qui stockent plus de 1 500 milliards de tonnes de carbone par an. Leur bioturbation favorise la pénétration de l'air et de l'eau et leur rôle de décomposeur contribue à la formation des nutriments nécessaires aux plantes environnantes et au microbiote tellurique. Constituant 60 à 80 % de la biomasse animale des sols, ils émettent des gaz à effet de serre (CO2, N2O) via leur système digestif. Ingérant sans cesse de la terre et des résidus végétaux riches en microbes, ce sont en fait les micro-organismes de leur microbiote intestinal qui décomposent les débris végétaux et produisent ces gaz. Plusieurs études évaluent le compromis entre l'effet bénéfique des lombrics sur la séquestration du carbone et leur effet négatif sur l'effet de serre[3],[4].
Effets directs (1) et indirects (2) de la drilosphère sur les sols et leurs fonctions écosystémiques.
Les densités des lombrics se situent généralement entre 50 et 400 individus/m2[5], excédant parfois les 1 000 individus/m2[6], ce qui représente une biomasse entre 30 et 100 g/m2, pouvant dépasser 300 g/m2 (soit 3 t/ha dans les prairies permanentes des régions tempérées, créant un réseau de galeries qui peut atteindre 4 000 km/ha, soit 400 m linéaires par mètre carré)[6]. Ils représentent ainsi, selon la composition du substratum, 60 à 80 % de la biomasse animale des sols[7].

Le sous-ordre des Lumbricina regroupe l'ensemble des vers de terre, ou lombriciens[a], soit treize familles et plus de 7 000 espèces décrites (et des Haplotaxida très nombreuses non encore connues, surtout dans les régions tropicales). La quasi-totalité des espèces européennes appartient à la famille des Lumbricidae.

Selon Daniel Cluzeau, directeur de recherche à l’Université de Rennes, expert en faune lombricienne, on connaît en France métropolitaine plus d'une centaine d’espèces de vers de terre ; et dans un même sol, de 4 à 15 espèces cohabitent (selon le type de sol, la saison, son histoire, le contexte pédoclimatique...)[8]. En Europe, derrière les bactéries et champignons (4t/hectare), ils constituent la biomasse animale la plus importante (près de 2 t/ha) ; l’équivalent en poids de 6 ou 7 vaches[8].

  1. (en) Maria Luz Cayuela, Julia Clause, Jan Frouz, Philippe C. Baveye, Interactive Feedbacks between Soil Fauna and Soil Processes, Frontiers Media SA, (lire en ligne), p. 56.
  2. Légende : SOC=Soil Organic Carbon ; DOC=Dissolved Organic Carbon.
  3. (en) Ingrid M. Lubbers, Kees Jan van Groenigen, Steven J. Fonte, Johan Six, Lijbert Brussaard & Jan Willem van Groenigen, « Greenhouse-gas emissions from soils increased by earthworms », Nature Climate Change, vol. 3, no 2,‎ , p. 187–194 (DOI 10.1038/nclimate1692).
  4. (en) Weixin Zhang et al., « Earthworms facilitate carbon sequestration through unequal amplification of carbon stabilization compared with mineralization », Nature Communications, vol. 4, no 2576,‎ , doi=10.1038/ncomms3576.
  5. (en) Patrick Lavelle et Alister V. Spain, Soil Ecology, Springer Science & Business Media, (lire en ligne), p. 289
  6. a et b (en) Kenneth Ernest Lee, Earthworms. Their ecology and relationships with soils and land use, Academic Press, , p. 89
  7. Jean-Paul Amat, Lucien Dorize, Emmanuèle Gautier, Éléments de géographie physique, éditions Bréal, (lire en ligne), p. 349
  8. a et b « Le ver de terre, l'architecte des sols fertiles », sur Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (consulté le )


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