Massacre de Srebrenica

Génocide de Srebrenica
Image illustrative de l’article Massacre de Srebrenica
Tombes au Mémorial du génocide de Srebrenica .

Date 11 -
Lieu Srebrenica
Victimes Civils bosniaques musulmans
Morts 8 372
Auteurs Drapeau de la République serbe de Bosnie Armée de la république serbe de Bosnie
Scorpions
Motif Nettoyage ethnique
Guerre Guerre de Bosnie-Herzégovine
Coordonnées 44° 06′ nord, 19° 18′ est
Géolocalisation sur la carte : Bosnie-Herzégovine
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Massacre de Srebrenica
Géolocalisation sur la carte : Europe
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Massacre de Srebrenica

Le génocide de Srebrenica, également appelé massacre de Srebrenica[1],[2], désigne le massacre de plus de 8 000 hommes et enfants musulmans bosniaques dans la région de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, au mois de , durant la guerre de Bosnie-Herzégovine.

Ces tueries ont été perpétrées par des unités de l'armée de la république serbe de Bosnie (VRS) sous le commandement du général Ratko Mladić, appuyées par une unité paramilitaire de Serbie, les Scorpions[3],[4],[5], dans une ville déclarée « zone de sécurité » par l'Organisation des Nations unies (ONU). Cette dernière y maintenait une force d'environ 400 Casques bleus néerlandais, présents dans la région de Srebrenica au moment du massacre[6]. En , les Pays-Bas ont été jugés partiellement responsables car leurs forces n'ont pas protégé les civils dans cette zone et ont autorisé la séparation des hommes et des femmes, après quoi les hommes ont été exécutés et les femmes expulsées[7],[8].

Ce crime est considéré comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »[9],[10]. Il est qualifié de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY)[11],[12] et la Cour internationale de justice à plusieurs reprises[13],[14].

En 2005, la Chambre des représentants des États-Unis a pris position en faveur de l'hommage solennel aux victimes du génocide en Bosnie-Herzégovine. Elle a également appelé l'ONU à reconnaître sa part de responsabilité dans le génocide de Srebrenica, soulignant son incapacité à prendre des mesures adéquates pour empêcher de tels événements de se reproduire[15].

Le , le Parlement européen a adopté une résolution rendant hommage aux victimes du génocide de Srebrenica. Cette résolution condamne sans équivoque le génocide, réaffirme l'engagement à prévenir toute répétition de telles atrocités, et rejette fermement toute tentative de nier, de minimiser ou de déformer la réalité de ce génocide[16].

Le programme officiel de l'Éducation nationale en France utilise également le terme de génocide pour ce crime[17]. Celle-ci est cependant contestée par certains historiens spécialisés, ainsi que par beaucoup de Serbes[18],[19].

En 2021, le Haut représentant de l'Union européenne a réitéré la reconnaissance du massacre de Srebrenica en tant que génocide. Il a toutefois souligné qu'une tendance à nier ce génocide persiste encore et a affirmé : « Toute tentative de révision de l'histoire, de négation du génocide et des crimes de guerre et de glorification des criminels de guerre doit cesser. »[20].Le , le porte-parole de l'UE a également mis en garde : « Ceux qui nient ou relativisent le génocide de Srebrenica n'ont pas leur place en Europe. »[21].

Des experts onusiens considèrent que ce génocide appartient à une vaste campagne de « nettoyage ethnique » en Bosnie multiculturelle[22] ,[23], mise en œuvre par les Serbes dans le but de créer un territoire « ethniquement pur » et le joindre à la Serbie. C’est le plan de création d'une « Grande Serbie »[24],[23],[25], idéologie qui apparaît en 1844 (Ilija Garašanin) et qui est toujours actuelle.

Mémorial de Srebrenica-Potočari et le cimetière des victimes du génocide

Le 11 juillet de chaque année, des dizaines de milliers de personnes se retrouvent au mémorial de Potočari, créé en mémoire des victimes.

Cette journée a été proclamée « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica » lors d'un vote à l'ONU le 23 mai 2024[26],[27]

En 2024, l'identification et la ré-inhumation des corps se poursuivent, car toutes les victimes n'ont pas été retrouvées et de nombreux auteurs et commanditaires de ces crimes n'ont pas encore été traduits en justice.

Devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et la justice de Bosnie-Herzégovine, une quinzaine de personnes ont été reconnues coupables de génocide, parmi lesquelles les dirigeants politiques et militaires de l’entité république serbe de Bosnie, Radovan Karadžić et Ratko Mladić[28],[29].

  1. « Textes adoptés - Jeudi 15 janvier 2009 - Srebrenica - P6_TA(2009)0028 », sur www.europarl.europa.eu (consulté le ).
  2. « Srebrenica 1995. N’oublions jamais le génocide et ses victimes », sur elysee.fr,
  3. « Life Sentence for Mladic », sur Institute for War and Peace Reporting (consulté le ).
  4. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Video d'exécutions à Srebrenica », sur Ina.fr (consulté le ).
  5. « Qui est Ratko Mladic, condamné pour génocide et crimes contre l’humanité ? », sur lemonde.fr, .
  6. le TPIY se souvient: Le génocide de Srebrenica [1].
  7. L'Obs, « "La responsabilité partielle des Pays-Bas à Srebrenica : un jugement partiel" », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Henri Bentégeat, Chefs d'état en guerre, Paris, Perrin, , 492 p. (ISBN 978-2-262-04933-1), p. 449.
  9. Par exemple, dans les journaux suivants : Le Point, Ouest France, L'Express, Le Figaro, Libération.
  10. « 25 ans après, Srebrenica et les amères victoires du génocide », sur justiceinfo.net,
  11. TPIY, « Radislav Krstić, Jugement, IT-98-33-T », , p. 250
  12. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Popovic cis
  13. TPIY, « Allocution de Theodor Meron, Président du TPIY, au cimetière commémoratif de Potočari », sur icty.org, 23juin 2004 : « En cherchant à éliminer une partie des Musulmans de Bosnie, les forces serbes de Bosnie ont commis un génocide. Elles ont œuvré à l’extinction des 40 000 Musulmans de Bosnie qui vivaient à Srebrenica, un groupe qui était représentatif des Musulmans de Bosnie dans leur ensemble. Elles ont dépouillé tous les hommes musulmans faits prisonniers, les soldats, les civils, les vieillards et les enfants de leurs effets personnels et de leurs papiers d’identité, et les ont tués de manière délibérée et méthodique du seul fait de leur identité ».
  14. Cour internationale de justice, « Application de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (Bosnie-Herzégovine c. Serbie-et-Monténégro) »,  : « La Cour conclut que les actes relevant des litt. a) et b) de l’article II de la Convention commis à Srebrenica l’ont été avec l’intention spécifique de détruire en partie le groupe des Musulmans de Bosnie-Herzégovine comme tel ; et que, en conséquence, ces actes étaient des actes de génocide, commis par des membres de la VRS à Srebrenica et à proximité à partir du 13 juillet 1995. », p. 127, paragraphe 297.
  15. (en) « H.Res.199 : Expressing the sense of the House of Representatives regarding the massacre at Srebrenica in July 1995. »,
  16. « Commémoration de Srebrenica, Résolution du Parlement européen du 9 juillet 2015 sur la commémoration de Srebrenica », .
  17. http://cache.media.education.gouv.fr/file/42/57/5/4855_annexe1_280575.pdf.
  18. « Yves Ternon : "La décision de la CIJ sur Srebrenica ouvre une boîte de Pandore" », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. 20 Minutes avec Agence France-Presse, « 20e anniversaire de Srebrenica: «Génocide» un mot difficile à accepter pour les Serbes », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Le génocide de Srebrenica: l'importance de la réconciliation pour aller de l'avant »,
  21. « Ceux qui nient le génocide de Srebrenica « n’ont pas leur place en Europe », dit l’UE »,
  22. « Nations Unies, Conseil de Sécurité, Rapport final de la Commission d’experts constituée conformément à la Résolution 780, S/1994/674 »,
  23. a et b Roy Gutman-Bosnie : témoin du génocide, , 284 p. (ISBN 2-220-03551-4), p.9, 33, 38, 39,44, 56, 216, 254.
  24. Sylvie Matton-Srebrenica un génocide annoncé, Paris, Flammarion, , 430 p. (ISBN 2-08-068790-5), p.26,49,50,51,79,96,101,105,108,120.
  25. Paul Garde, Vie et mort de la Yougoslavie, Paris, Fayard, , 444 p. (ISBN 2-213-02914-8), p. 370.
  26. Nations unies, Assemblée générale, « Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide commis à Srebrenica en 1995 »,
  27. « Les Nations unies créent une Journée de commémoration du génocide de Srebrenica, fustigée par les Serbes », sur lemonde.fr,
  28. Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, « Radovan Karadžić, Fiche informative »,
  29. Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, « Ratko Mladić, Fiche informative »,

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