Massacre du 17 octobre 1961

Massacre du
Date
Lieu Paris (France)
Victimes Algériens manifestant à l'appel du FLN
Type Répression
Morts de 7 (rapport parlementaire de 1998) ou 48 (rapports officiels)
à 98 ou plus de 200 (selon la période couverte par l'estimation)
Blessés Plusieurs centaines
Disparus Plusieurs dizaines
Auteurs Police française
Ordonné par Maurice Papon
Guerre Guerre d'Algérie
Coordonnées 48° 51′ 24″ nord, 2° 21′ 07″ est
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Massacre du 17 octobre 1961
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Massacre du 17 octobre 1961

Le massacre du est la répression meurtrière, par la police française, d'une manifestation pacifique d'Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN, dans un contexte de guerre d'indépendance algérienne[1].

Préparée en secret, la manifestation constitue un boycott du couvre-feu nouvellement appliqué aux seuls Algériens. Alors que les attentats du Front de libération nationale (FLN) frappent les forces de l'ordre depuis plusieurs mois, l'initiative, non déclarée aux autorités, se veut cependant pacifique. Le FLN, qui y voit un moyen d'affirmer sa représentativité, y appelle tous les Algériens, hommes, femmes et enfants, et leur interdit le port d'armes. Les défilés nocturnes sur les grandes artères de la capitale donnent lieu à des affrontements au cours desquels des policiers font feu. La brutalité de la répression, qui se poursuit au-delà de la nuit du dans l'enceinte des centres d'internement, fait plusieurs centaines de blessés et de nombreux morts. Le nombre de ces morts reste discuté : au fil des dernières décennies, les évaluations ont oscillé, entre les décomptes minimaux des rapports officiels et les estimations d'historiens assises sur des périodes plus ou moins larges, de 7 à plus de 200 morts[2].

Le et ses suites ne sont longtemps perçus que comme l'un des nombreux épisodes liés à la guerre d'Algérie et la décolonisation, avec les cent à trois cent morts, selon les historiens, des émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca et les sept morts du massacre du 14 juillet 1953 à Paris.

À partir des années 1990, les événements du 17 octobre 1961 et leur suite font l'objet d'un traitement médiatique, puis politique plus important, à la suite de la publication d'études historiques, de romans, d'un recueil photographique et surtout du retentissant procès de Maurice Papon — préfet de police de Paris en fonction en 1961 — alors jugé pour ses actes pendant l'Occupation[3].

En 2012, à l'occasion du 51e anniversaire de la manifestation, le président de la République française François Hollande « reconnaît avec lucidité », au nom de la République, la « sanglante répression » au cours de laquelle ont été tués « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance »[4]. En mars 2024, l'Assemblée nationale a voté un texte demandant au gouvernement d'instaurer une journée commémorative de ce massacre[5].

  1. « 17 octobre 1961: des crimes d'Etat non encore reconnus par la France officielle », sur aps.dz, (consulté le )
  2. ELODIE DESCAMPS, « Massacre du 17 octobre 1961 : "le crime d’État contre les Algériens n'a jamais été reconnu par la France" », sur geo.fr, (consulté le )
  3. Adlène Meddi, « Massacre du 17 octobre 1961 : pour Alger, Maurice Papon n’a pas agi seul », sur lepoint.fr, (consulté le )
  4. Guillaume Perrault, « 17 octobre 1961: Hollande fait repentance », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  5. Le Monde avec AFP, « Massacre du 17 octobre 1961 : l’Assemblée nationale adopte une résolution réclamant une journée de commémoration », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).

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