Migration humaine

Solde migratoire en 2016
  • Solde migratoire positif
  • Solde migratoire stable
  • Solde migratoire négatif
  • Pas de données

Une migration humaine est un déplacement du lieu de vie d’individus. Les statistiques officielles évaluent entre 185 et 192 millions le nombre de migrants internationaux pour les années 2000[1], pour les personnes ayant quitté leur pays pour vivre et se fixer dans un autre pays pour au moins un an. Ce nombre augmente de 2 % par an [réf. nécessaire]. Il mesure un stock et comprend la migration volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont également en augmentation, mais on parle alors plutôt de déplacements de populations (qui sont également volontaires ou forcés).

Les statistiques montrent que les très grandes vagues migratoires ont récemment diminué, au profit d'une tendance à l'immigration choisie favorable à l'exode des cerveaux et compétences des pays pauvres, au détriment de ces derniers. Les caractéristiques du phénomène migratoire actuel sont la diversification des pays de provenance et de destination, ainsi que les formes prises par la migration. On estime que l'argent injecté dans les pays d'origine en provenance des pays d'accueil est au moins égal si ce n'est très supérieur à la quantité d'aides financières apportées par les pays dits « riches » aux pays plus pauvres[réf. nécessaire]. Les démographes considèrent que les migrations seront une importante variable d'ajustement d'ici 2050, échéance à laquelle 2 ou 3 milliards d'individus supplémentaires sont attendus sur la planète, alors que les effets des modifications climatiques se feront probablement déjà sentir et que certaines zones ne pourront plus nourrir une population supplémentaire.

Sur le plan économique, l'effet des migrations est globalement bénéfique[2],[3] : en 2015, alors que les migrants représentaient 3,3 % de la population mondiale, ils ont créé 9,4 % du PIB mondial[4]. Les migrants ont un effet positif sur les finances publiques des pays d'accueil dans la mesure où ils payent plus d'impôts, de taxes et de cotisations qu'ils ne reçoivent d'aides sociales[5]. Ils soutiennent la croissance économique, augmentent la productivité, contribuent au progrès technique et rajeunissent la population active des pays d'accueil[5],[6]. Sur le long terme, les migrants permettent une hausse du niveau de vie et une hausse des revenus dans les pays qui les reçoivent[7],[8],[6]. Grâce aux remises, les migrants contribuent aussi à réduire la pauvreté et les inégalités dans leur pays d'origine[9]. D'après Michael Clemens (docteur en économie d'Harvard) et le Centre for Global Development, une ouverture totale des frontières permettrait d'ajouter 78 000 milliards de dollars (USD) au PIB mondial[10],[11].

L'impact social des migrations est en revanche plus contrasté : l'association entre immigration et niveau de criminalité dans les pays d'accueil est ainsi sujette à débat. Des études montrent en effet que la corrélation de ces deux phénomènes est presque nulle à l'échelle globale, mais que cela cache de grandes disparités selon les régions[12],[13] : en France par exemple, il y a deux fois plus d'étrangers parmi les personnes mises en cause dans une affaire de police (18 %) que dans la population globale (7 %) ; certains avancent des explications sociales ou discriminatoires à cette surreprésentation, par ailleurs en constante augmentation au cours du temps[14].

  1. Nations unies, 2005
  2. Saman Musacchio, Hippolyte d’Albis, « De l’effet bénéfique des migrations sur l’économie », sur CNRS Le journal, (consulté le ).
  3. Eric Le Boucher, « Les bienfaits de l'immigration », sur Slate.fr, (consulté le ).
  4. (en) Jonathan Woetzel, Anu Madgavkar, Khaled Rifai, Frank Mattern, Jacques Bughin, James Manyika, Tarek Elmasry, Amadeo Di Lodovico & Ashwin Hasyagar, McKinsey Global Institute, People on the move : Global Migration’s impact and opportunity, McKinsey & Company, , 124 p. (lire en ligne)
  5. a et b (en) OCDE, « Is migration good for the economy ? », Migration Policy Debates,‎ (lire en ligne)
  6. a et b (en) Ian Goldin , Benjamin Nabarro, « The Real Economics of Migration », Project Syndicate,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Florence Jaumotte, Ksenia Koloskova, and Sweta Saxena, « Migrants Bring Economic Benefits for Advanced Economies », sur IMF Blog, International Monetary Fund, (consulté le ).
  8. (en) Florence Jaumotte, Ksenia Koloskova, Sweta C. Saxena, « Immigration and economic prosperity », sur VoxEU.org, Centre for Economic Policy Research, (consulté le ).
  9. El Mouhoub Mouhoud, « Migrations, transferts et inégalités », Revue économique,‎ (lire en ligne)
  10. (en) The Economist, « A world of free movement would be $78 trillion richer », The Economist,‎ (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consulté le ).
  11. (en) Michael A. Clemens, « Economics and Emigration: Trillion-Dollar Bills on the Sidewalk? », Journal of Economic Perspectives, vol. 25, no 3,‎ , p. 83–106 (ISSN 0895-3309, DOI 10.1257/jep.25.3.83, lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Graham C. Ousey, Charis E. Kubrin, « Immigration and Crime: Assessing a Contentious Issue », Annual Review of Criminology,‎ , p. 63-84 (lire en ligne)
  13. (en) Luca Nunziata, « Immigration and crime: evidence from victimization data », Journal of Population Economics,‎ (lire en ligne)
  14. Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), « Sécurité et société. Auteurs selon la nationalité », 2021, (lire en ligne)

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