Particules en suspension

Les particules en suspension sont toutes les particules solides portées par l'eau (suspension) ou par l'air (aérosols). Elles sont généralement quantifiables par filtration ou par d'autres procédés physiques. La suite de cet article ne concerne que les particules en suspension dans l'air.

Les matières particulaires ou PM (acronyme de particulate matter en anglais) sont les particules en suspension dans l'atmosphère terrestre (aérosols atmosphériques)[1]. Un taux élevé de particules fines et ultrafines dans l'air est un facteur de risque sanitaire (maladies cardiovasculaires, altération des fonctions pulmonaires, cancer du poumon), induisant une nette diminution de l'espérance de vie. Les PM sont — dans leur ensemble — désormais classées cancérogènes pour l'homme (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)[2], et leur inhalation cause ou aggrave divers troubles cardiovasculaires dont l’infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral et l’insuffisance cardiaque[3]. L'exposition chronique aux PM amplifie ce risque et renforce l’apparition d’affections cardiométaboliques chroniques (par exemple, obésité[4], diabète de type 2[3] et hypertension artérielle[3]). Selon l'OMS, les PM2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 µm) tuent plus de quatre millions de personnes par an, et une exposition chronique à ces particules augmente le risque de maladies chroniques telles que le diabète de type 2 et l'hypertension artérielle[3]. Des preuves récentes montrent que même à très faibles doses (sous le seuil OMS recommandé de 10 μg/m3) les PM2,5 sont encore source de surmortalité[5],[6]. Enfants et personnes âgées y sont plus vulnérables[7].

Des politiques environnementales et le recul du charbon en Europe ont réduit certains problèmes : par exemple, le « smog » qui touchait Londres et d'autres grandes villes a presque disparu en Europe depuis les années 1960 (mais s'est développé en Asie). En France, les particules fines PM2,5, après un pic en 1991, ont diminué de 4 % par an (passant de 469 kilotonnes émises par an en 1991 à 174 kilotonnes en 2015 selon le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (CITEPA)[8]. Le dérèglement climatique pourrait aggraver cette forme de pollution (Cf. sécheresses, incendies et vents accrus).

Les particules ultrafines (nanoparticules notamment) sont encore très mal suivies et mesurées dans l'air, mais pourraient avoir des impacts similaires ou plus graves. Des taux élevés en sont trouvés dans les tunnels routiers et les zones de grande circulation.

Visualisation des catégories de particules en suspension dans l'air ou aéroportées (contaminants biologiques, ou particulaires minéraux ou organiques, ou gazeux)... par nature et taille (en micromètres ; μm)
Animation montrant l'épaisseur optique des principaux aérosols troposphériques émis et transportés du au (Source : GEOS-5 « Nature Run » /modèle GOCART ; résolution : 10 km)[9],[10]
* vert : noir de carbone et carbone organique
* rouge/orange : poussière en suspension
* blanc : sulfates
* bleu : sel de mer (issu des embruns marins)
Carte de répartition des aérosols (particules transportées dans l'air), tels que mesurés par le spectroradiomètre imageur à résolution moyenne (MODIS) embarqué sur le satellite Terra de la NASA.
* zones vertes : panaches d'aérosols dominés par de grosses particules.
* zones rouges : panaches d'aérosols dominés par de petites particules.
* zones jaunes : endroits où se mélangent les grandes et petites particules d’aérosols.
* gris : lieux où le capteur n'a pas collecté de données.
  1. Qualité de l’air ambiant (extérieur) et santé, sur le site de l'Organisation mondiale de la santé (consulté le 3 septembre 2014).
  2. « La pollution atmosphérique une des premières causes environnementales de décès par cancer, selon le CIRC : Communiqué de presse no 221 du CIRC » [PDF], sur Centre international de recherche sur le cancer, (consulté le ).
  3. a b c et d (en) Brook RD, Rajagopalan S, Pope CA III et al., American Heart Association Council on Epidemiology and Prevention, Council on the Kidney in Cardiovascular Disease, and Council on Nutrition, Physical Activity and Metabolism. Particulate matter air pollution and cardiovascular disease: an update to the scientific statement from the American Heart Association, Circulation, 2010, 121(21), 2331-2378, DOI 10.1161/CIR.0b013e3181dbece1
  4. (en) Weichenthal S, Hoppin JA et Reeves F (2014), Obesity and the cardiovascular health effects of fine particulate air pollution, Obesity (Silver Spring), 22(7), 1580-1589, DOI 10.1002/oby.20748
  5. (en) Cohen AJ, Brauer M, Burnett R et al., Estimates and 25-year trends of the global burden of disease attributable to ambient air pollution: an analysis of data from the Global Burden of Diseases Study 2015, Lancet, 2017, 389(10082), 1907-1918, DOI 10.1016/S0140-6736(17)30505-6
  6. (en) Di Q, Wang Y, Zanobetti A et al. (2017), Air pollution and mortality in the Medicare population, N. Engl. J. Med., 376(26), 2513-2522, DOI 10.1056/NEJMoa1702747
  7. (en) Bräuner EV, Forchhammer L, Møller P et al., Indoor particles affect vascular function in the aged: an air filtration–based intervention study, Am. J. Respir. Crit. Care Med., 2008, 177(4), 419-425, DOI 10.1164/rccm.200704-632OC
  8. « Poussières en suspension » [PDF], sur Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique, (consulté le ).
  9. GMAO – Research
  10. GMAO – Research

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