Prise de la Bastille

La prise de la Bastille, survenue le mardi à Paris, est l'un des événements inauguraux et emblématiques de la Révolution française. Cette journée, durant laquelle la Bastille est prise d'assaut par des émeutiers est, dans la tradition historiographique, considérée comme la première intervention d'ampleur du peuple parisien dans le cours de la Révolution et dans la vie politique française.

Le siège et la reddition de la forteresse royale s'inscrivent dans une période de vide gouvernemental, de crise économique et de tensions politiques, à la faveur de la réunion des états généraux et de leur proclamation par le Tiers état en Assemblée constituante. L'agitation du peuple parisien est à son comble à la suite du renvoi de Jacques Necker (annoncé le 12 juillet par le journaliste Camille Desmoulins) et du fait de la présence de troupes mercenaires aux abords de la ville.

Si son importance est relative sur le plan militaire, l'événement est sans précédent par ses répercussions, par ses implications politiques et son retentissement symbolique. La reddition de la Bastille fit l'effet d'un séisme en France comme en Europe et jusqu'en Russie impériale[1]. La forteresse était défendue par une centaine d’hommes (suisses et allemands) qui firent près de cent morts parmi les assiégeants. Il y en eut six parmi les assiégés, dont le gouverneur de Launay.

D'emblée, l'événement est considéré comme un tournant radical dans le cours des événements par les Parisiens et le pouvoir royal[2]. Il marque l'effondrement de l'administration royale et provoque une révolution municipale. La capitale puis le pays se mobilisent derrière les constituants. De plus, il est immédiatement mis en scène et célébré par ses partisans. Il revêt par la suite une charge symbolique extrêmement forte dans la culture politique républicaine.

La Fête de la Fédération fut organisée à la même date l’année suivante, pour coïncider avec le premier anniversaire de l’évènement. La date du 14 juillet fut ensuite choisie en pour célébrer la fête nationale française.

  1. Louis Philippe, comte de Ségur, se fait écho de l'« enthousiasme » de la bourgeoisie de Saint-Pétersbourg à l'annonce de « la chute de cette prison d'État, et ce premier triomphe d'une liberté orageuse. » Mémoires, souvenirs et anecdotes par M. le comte de Ségur, Paris, 1859.
  2. Le « berceau de la liberté nationale et le tombeau de la plus infâme aristocratie ». Honoré-Nicolas-Marie Duveyrier, Procès-verbal des Électeurs de Paris cité dans Flammermont 1892, p. XII.

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