Psychopathie

La psychopathie, des mots grecs : psyche, ψυχή (« esprit, âme ») et pathos, πάθος (« souffrance, changement accidentel »[1]), est un trouble de la personnalité, caractérisé par un comportement antisocial, un manque de remords et un manque de « comportements humains », généralement associé dans la culture populaire à un mode de vie criminel et instable, voire à des sens totalement erronés allant de la perversion des tueurs en série à la psychorigidité hygiénique — bien que cette notion recouvre et parfois distingue des types de personnalités intellectuellement primaires comme des personnes manipulatrices et dominantes bien intégrées dans la société voire considérées comme des modèles, dont la pratique dissimulatrice peut plus ou moins escamoter la nature. Il n'existe aucun consensus concernant le critère symptomatique et de nombreuses hypothèses ont été élaborées concernant les causes et les éventuelles possibilités de traitement[2].

Il n'y a jamais eu de définition diagnostique officielle portant la dénomination « psychopathie », que ce soit dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) ou dans la Classification statistique internationale des maladies et problèmes de santé connexes. La première édition du DSM en 1952 comportait une section sur les « troubles de la personnalité sociopathe », un terme général regroupant des troubles tels que l'alcoolisme, et il y était fait mention d'une « réaction antisociale » et d'une « réaction dyssociale », notions qui dans la troisième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-III) seront redéfinies en trouble de la personnalité dyssociale (ou antisociale)[3], avec la mise en place d'un critère diagnostique clinique à un critère diagnostique comportemental[pas clair]. Le groupe travaillant sur le DSM-V a recommandé une révision de la partie concernant la personnalité antisociale avec une nouvelle nomenclature désignant de manière générale le « trouble de la personnalité antisocial-dyssocial », qui devait inclure un sous-type « antisocial-psychopathique » ; cependant, cette suggestion n'a pas été retenue dans cette cinquième édition.

Malgré les termes similaires, les psychopathes sont rarement psychotiques[4]. Les psychopathes sont, en moyenne, plus violents ou malveillants, et ont recours à la manipulation pour obtenir ce qu'ils désirent[5]. Il y a 66 % de chances qu'une personne psychopathe ait un score de dangerosité plus élevé qu'une personne choisie au hasard dans la population[5],[6]. En général, ce sont des individus qui ne ressentent pas d'empathie, ils se soucient peu de ce que les autres ressentent et les utilisent pour atteindre leur but. Le mensonge pathologique, les violations répétées des normes sociales, la victimisation, la tendance à blâmer autrui ou l’intolérance à la frustration peuvent être des comportements révélateurs de ce trouble[7].

L'évaluation des caractéristiques de la psychopathie est largement utilisée dans le cadre de la justice pénale de certains pays et peut avoir des conséquences importantes pour les personnes concernées. Le terme est également utilisé par le grand public, dans la presse populaire, et dans la représentation fictive des psychopathes[8].

  1. « Dictionnaire médical en ligne (étymologie de psychopathie) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Médicopédia (consulté le ).
  2. (en) J. Skeem L., Polaschek, D. L. L., Patrick, C. J., Lilienfeld, S. O., Psychopathic Personality: Bridging the Gap Between Scientific Evidence and Public Policy, vol. 12, , 95–162 p. (DOI 10.1177/1529100611426706, lire en ligne).
  3. « World Health Organization ICD-10 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  4. (en) What "Psychopath" Means, Scientific American (lire en ligne).
  5. a et b Steven M. Gillespie, Andrew Jones et Carlo Garofalo, « Psychopathy and dangerousness: An umbrella review and meta-analysis », Clinical Psychology Review, vol. 100,‎ , p. 102240 (ISSN 1873-7811, PMID 36608488, DOI 10.1016/j.cpr.2022.102240, lire en ligne, consulté le )
  6. Kristoffer Magnusson, « Interpréter le d de Cohen », sur rpsychologist.com (consulté le ).
  7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées FS
  8. Matt DeLisi, « The Hannibal Lecter Myth: Psychopathy and Verbal Intelligence in the MacArthur Violence Risk Assessment Study », Journal of Psychopathology and Behavioral Assessment, vol. 32, no 2,‎ nan undefined nan, p. 169–177 (DOI 10.1007/s10862-009-9147-z, lire en ligne).

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