Sciences dures et sciences molles

« Sciences dures » et « sciences molles » sont des expressions du registre familier, qui désignent respectivement les sciences de la nature ou formelles et les sciences humaines et sociales^[1].

Ces expressions sont problématiques en raison de leur caractère normatif et parce qu'elles relèvent d'un jugement de valeur péjoratif envers les sciences humaines et sociales^[2]^,^[3]^,^[4], sous-entendant que ce sont « à peine » des sciences ou des sciences « moins authentiques » que les « vraies » sciences^[5]. Elles véhiculent l'idée que les sciences « dures » sont difficiles mais exactes et durables dans le temps et qu'à l'inverse les sciences « molles » sont faciles, malléables et instables^[6]. « Ce sont au mieux des discours littéraires qui expriment sous forme de pseudo-raisonnements les positions idéologiques de leurs auteurs », caricature l'anthropologue Maurice Godelier^[7].

↑ Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française , Nouvelle édition, 2010.
↑ Transformer l’idée de science et l’idéologie liée à la science ? par Léna Soler.
↑ Léna Soler, Introduction à l’épistémologie, Paris, Ellipses, 2000, 335 p. (ISBN 978-2-7298-4260-4), p. 24.
↑ Céline Bryon-Portet, « Sciences humaines,sciences exactes », Communication. Information médias théories pratiques, n^o Vol. 28/1,‎ 1^er septembre 2010, p. 243–264 (ISSN 1189-3788, DOI 10.4000/communication.2141, lire en ligne, consulté le 15 avril 2024).
↑ Françoise Balibar et Elie During, Sciences dures ?, Les éditions de minuit, dans la Revue Critique n°661-662, 2022.
↑ (en) Steven Shapin, « Hard science, soft science: A political history of a disciplinary array », History of Science, vol. 60, n^o 3,‎ septembre 2022, p. 287–328 (ISSN 0073-2753 et 1753-8564, DOI 10.1177/00732753221094739, lire en ligne, consulté le 15 avril 2024).
↑ Maurice Godelier, « Quelques remarques sur les noyaux durs des sciences molles. Un exemple pris dans l'anthropologie », Natures Sciences Sociétés, vol. 12, n^o 2,‎ 2004, p. 179–183 (ISSN 1240-1307, lire en ligne, consulté le 15 avril 2024).

[1] Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française , Nouvelle édition, 2010.

[2] Transformer l’idée de science et l’idéologie liée à la science ? par Léna Soler.

[Introduction_à_l’épistémologie-3] Léna Soler, Introduction à l’épistémologie, Paris, Ellipses, 2000, 335 p. (ISBN 978-2-7298-4260-4), p. 24.

[4] Céline Bryon-Portet, « Sciences humaines,sciences exactes », Communication. Information médias théories pratiques, n^o Vol. 28/1,‎ 1^er septembre 2010, p. 243–264 (ISSN 1189-3788, DOI 10.4000/communication.2141, lire en ligne, consulté le 15 avril 2024).

[BalibarDuring2022-5] Françoise Balibar et Elie During, Sciences dures ?, Les éditions de minuit, dans la Revue Critique n°661-662, 2022.

[:1-6] (en) Steven Shapin, « Hard science, soft science: A political history of a disciplinary array », History of Science, vol. 60, n^o 3,‎ septembre 2022, p. 287–328 (ISSN 0073-2753 et 1753-8564, DOI 10.1177/00732753221094739, lire en ligne, consulté le 15 avril 2024).

[:0-7] Maurice Godelier, « Quelques remarques sur les noyaux durs des sciences molles. Un exemple pris dans l'anthropologie », Natures Sciences Sociétés, vol. 12, n^o 2,‎ 2004, p. 179–183 (ISSN 1240-1307, lire en ligne, consulté le 15 avril 2024).

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