Scientisme

Richard Dawkins, scientifique et militant, créateur de la Fondation Richard-Dawkins pour la raison et la science.

Le scientisme est une position apparue au XIXe siècle selon laquelle la science expérimentale est la seule source fiable de savoir sur le monde, par opposition aux révélations religieuses, aux superstitions, aux philosophies spiritualistes, aux traditions et aux coutumes, également à toute autre forme de savoir.

Le scientisme se propose en conséquence, selon la formule d'Ernest Renan, d'« organiser scientifiquement l'humanité »[1]. Il s'agit donc d'une confiance ou d'une espérance dans l'application des principes et méthodes de la science y compris moderne dans tous les domaines. On peut résumer le cœur de cette position en : « La science décrit (vraiment) le monde tel qu'il est »[2].

Le terme scientisme est aussi utilisé pour désigner l'approche selon laquelle les problèmes concernant l'humanité et le monde pourraient être réglés au mieux, si ce n'est parfaitement, suivant le paradigme de la méthode scientifique. Le scientisme considère que « l'esprit et les méthodes scientifiques doivent être étendus à tous les domaines de la vie intellectuelle et morale sans exception »[3].

Le principe d'une pratique ou quête idéale de la science, ne coïncide pas nécessairement avec le scientisme. Le scientisme s'apparente à la modernité, au rationalisme, à la « loi des trois états » d'Auguste Comte, mais aussi bien à des formes de réductionnisme, ou de retour au dualisme cartésien.

Le scientisme est également l'objet de critiques venant de divers horizons : religieux sur la question du sens de la vie, philosophique, écologique, politique, scientifique, etc.

  1. Ernest Renan, L'Avenir de la science : pensées de 1848, Calmann-Lévy, , p. 37« Organiser scientifiquement l'humanité, tel est donc le dernier mot de la science moderne, telle est son audacieuse mais légitime prétention. »
  2. La mécanique quantique montre que cette vision est d'ailleurs plus complexe que ce qu'on en savait alors, achevant l'abandon d'un essentialisme du monde, et le définissant juste comme tel qu'il répond à nos sollicitations (« "La quantique est la science de la surface des choses" : entretien avec Michel Bitbol, philosophe », Science et Vie, no 1177,‎ , p. 67 et sq.
  3. André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, PUF, coll. « Quadrige », , p. 960.

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