Stromatolithe

Les premiers stromatolithes, fossilisés, datent de plus de 3,4 milliards d'années. Ils sont la trace des premières formes de vie en colonies fixées.
Coupe d'une roche montrant des laminations avec des alternances de stromatolithes et de sédiments datant du Protérozoïque.

Un stromatolithe[Note 1], ou stromatolite (on parle aussi parfois de « thrombolite »), est une structure laminaire constituée de calcaire, parfois de silice, qui se développe en milieu aquatique peu profond, marin ou d'eau douce continentale[Note 2],[1],[2],[3]. Les stromatolithes sont d'origine à la fois biogénique (biolithogenèse par des communautés de cyanobactéries) et sédimentaire (structures carbonatées en feuillets empilés formés de particules sédimentaires piégées dans des voiles algaires gélatineux produits par ces bactéries).

Stromatolithes de Pilbara craton, Australie, datant du Paléoarchéen. Muséum de Toulouse.
Stromatolithes de formes plus arrondies et de couleur plus claire. Tous les stromatolithes se forment en eaux peu profondes.
La baie Shark en Australie est un des très rares endroits du monde à abriter encore des stromatolithes en développement actif.
Une autre forme de stromatolithe, sur le lac Thetis en Australie.
La structure inhabituelle des stromatolithes crée un écotone et un habitat très particulier, qui à marée basse modifie le courant marin et la température de l'eau, à leur avantage.
Stromatholithe contemporain, en croissance, sur le littoral ouest de l'Australie, dans le parc national de Yalgorup.
Les stromatolithes forment de petits platiers en bord de mer ou de lac, d'une structure plus tourmentée au bord de l'eau.
Si la salinité diminue, la végétation terrestre colonise le platier (Parc national de Yalgorup, Australie).
Stromatolithes à Highborne Cay, dans les Îles Exumas, aux Bahamas.

Les stromatolithes sont dits :

  • « laminés », car ils sont en formes de feuillets superposés de 0,1 à 5 mm d'épaisseur. Ils forment un tapis biominéral foncé produit par une colonie qui est une forme organisée d'un biofilm, a priori la plus ancienne connue[4] ;
  • « en double-couche », car dans la plupart des cas, la structure en feuillets est nettement constituée d'une couche de bactéries et d'une couche sédimentaire. La sédimentation semble être une forme de cristallisation induite par des bactéries dans une eau presque saturée en sels minéraux. Ceci explique la forme en boule des stromatolithes, alors qu'une sédimentation normale créerait une structure en feuillets horizontaux superposés. À l'échelle macroscopique, les stromatolithes se présentent comme des « coussins » discoïdes ou mamelonnés.

En tant que structure, un stromatolithe n'est pas vivant, seules les bactéries qui le construisent le sont. Selon les cas, l'intérieur du stromatolithe peut être quasiment plein ou laisser une quantité significative de vide, dans lequel d'autres organismes peuvent trouver abri.

Quelques structures de formes proches des stromatolithes, comme les oncolithes, ne sont peut-être pas biogéniques (c'est-à-dire résultant de processus mis en œuvre par des organismes vivants bioconstructeurs), mais simplement issues de phénomènes de cristallisation. Leur microstructure et leur composition isotopique diffèrent de celle des stromatolithes.


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  1. (en) Atsushi Yamamoto, Kazushige Tanabe & Yukio Isozaki, « Lower Cretaceous Fresh-Water Stromatolites from Northern Kyushu, Japan », Paleontological Research, vol. 13, no 2, 2009, p. 139-149, doi: https://dx.doi.org/10.2517/1342-8144-13.2.139, http://www.bioone.org/doi/abs/10.2517/1342-8144-13.2.139?journalCode=jpal.
  2. Gischler, E.,Gibson, M., and Oschmann, W., « Giant Holocene Freshwater Microbialites, Laguna Bacalar, Quintana Roo, Mexico », Sedimentology, vol. 55, no 5,‎ , p. 1293–1309 (DOI 10.1111/j.1365-3091.2007.00946.x, Bibcode 2008Sedim..55.1293G).
  3. Casanova J (1985) Les stromatolites continentaux : paléoeécologie, paléohydrologie, paléoclimatologie. Application au rift Gregory. Thèse, Université de Marseille II, 2 vols., Marseille.
  4. (en) Riding, R. 2000. Microbial carbonates: The geological record of calcified bacterial-algal mats and biofilms. Sedimentology. Volume 47. p. 179-214.

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