Terra nullius

Terra nullius est une locution latine signifiant « territoire de personne », ou « terre inhabitée », apparue dans une bulle papale en 1095[1],[2],[3], et qui a justifié la prise de possession de territoires par des Européens. La « doctrine de la découverte » autorisait une nation chrétienne prenant pied sur une terre inhabitée qui n’avait pas été découverte par une autre nation chrétienne auparavant à se l'approprier[4]. Toutefois, avant le XVIe siècle, dans l'Empire espagnol, les terres possédées par des peuples non-chrétiens sont considérées également comme des terrae nullius[4]. Par la suite, les Européens justifient la prise de possession de terres habitées par des peuples autochtones par le droit de conquête[4].

Au Canada, depuis 2021, la Loi concernant la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones qualifie les doctrines de la découverte et de la terra nullius de « racistes, scientifiquement fausses, juridiquement sans valeur, moralement condamnables et socialement injustes »[5].

Dans les traditions juridiques romanistes et de common law et les empires coloniaux associés, puis dans le droit international, c'est un espace qui ne relève pas d'un État, qu’il soit habité ou non[Quand ?]. Selon ce principe très contesté par les peuples autochtones, les terres sans État sont censées n’appartenir à personne et être disponibles pour l’appropriation. Sa définition a évolué avec le temps.

Attribuer le statut de « terra nullius » à un territoire peut servir à légitimer juridiquement l'acquisition de la souveraineté sur ce territoire par un État : au XXIe siècle, la Cour internationale de justice a compétence pour valider cette procédure.[réf. nécessaire]

  1. Zone Politique- ICI.Radio-Canada.ca, « L’Église catholique répudie la « doctrine de la découverte » | Le pape François au Canada », sur Radio-Canada, (consulté le )
  2. Preux, Raphaël. "Perspectives inappropriées et significations inattendues. Corps, lieux et théories autochtones face à la colonialité du genre : introduction." Les Cahiers du CIÉRA, number 20, may 2022, p. 5–21. https://doi.org/10.7202/1092545ar
  3. GONZALES Antonio, « Esclavage et dépendance. Chronique 2020 », Dialogues d'histoire ancienne, 2020/2 (46/2), p. 299-324. DOI : 10.3917/dha.462.0299. URL : https://www.cairn.info/revue-dialogues-d-histoire-ancienne-2020-2-page-299.htm
  4. a b et c Alice Bairoch de Sainte-Marie, “Les colonies françaises et le droit : une approche globale, 1600-1750”, Études canadiennes / Canadian Studies [Online], 82 | 2017, Online since 01 June 2018, connection on 09 December 2023. URL: http://journals.openedition.org/eccs/880; DOI: https://doi.org/10.4000/eccs.880
  5. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « La doctrine de la découverte : une doctrine de domination, dénoncent des Autochtones | Le pape François au Canada », sur Radio-Canada, (consulté le )

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