Autogestion

Personnel de l’imprimerie autogérée Oktoberdruck à Oberbaum (immeuble Narva), à Berlin (2014).

L’autogestion (du grec autos, « soi-même », et « gestion ») est le fait, pour une structure ou un groupe d’individus, de confier la prise des décisions à l’ensemble de ses membres. L'autogestion n'impliquant pas d'intermédiaire gouvernemental ou décisionnel, elle s'inscrirait de fait dans la philosophie anarchiste, libertaire ou conseilliste.

Certains, notamment la Confédération générale du logement durant les années 1980, définissent l'autogestion comme « la prise en charge de leurs intérêts par les intéressés eux-mêmes »[1]. Une telle conception implique que, lorsque divers intérêts coexistent, chaque groupe apprend à gérer seul ses intérêts spécifiques, dans le respect des intérêts des autres, sans délégation à une élite administrative ou intellectuelle. La dynamique autogestionnaire prolonge des pratiques traditionnelles, notamment chrétiennes en Occident[2] ou bouddhistes en Orient[3].

Godbout considère que le concept d’autogestion et l’idéal autogestionnaire sont nés au XIXe siècle et se développent par opposition à des excès créés par le système de production de la société capitaliste[4],[5]. Il s’agit de construire une alternative à la domination et à l’exploitation engendrées par ce modèle de structuration social, d’approfondir les réflexions autour de modèles de relations alternatifs à ce mode capitaliste, ce dans un premier temps à l’intérieur du système de production (Godbout, 1986). Les modèles ainsi pensés tendent à ce que les travailleurs se réapproprient le pouvoir et le redistribuent de façon plus égalitaire entre eux, tournant le dos à des pratiques vue comme hiérarchiques, autoritaires, verticales, et à des formes de dépossession. En d'autres termes, ce type d'autogestion permettrait une réappropriation et une réinvention de l'organisation collective.

  1. Régis ESTIENNE, "Indépendance repliement… Indépendance ouverture", Action logement, juill. août 1980
  2. Jacques DALARUN, Gouverner, c’est servir. Essai de démocratie médiévale, Alma Editeur, 2012, 455 p.
  3. Shizuo KATSUMATA, Ikki. Coalitions, ligues et révoltes dans le Japon d'autrefois, trad. Pierre-François SOUYRI CNRS Editions, 2011, 268 p.
  4. Godbout T., Jacques, « De l’autogestion à l’autonomie », Possibles, vol.10, no.3-4, printemps-été 1986, pp.117-125.
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