Songbun

Songbun, en coréen 출신성분, est un système nord-coréen qui classe les citoyens en fonction de leur loyauté supposée envers le régime[1]. C'est un système qui classe les citoyens en fonction de deux types de critères, les origines sociales de leur famille et leur attitude par rapport au pouvoir absolu du Parti unique[2]. Plus un citoyen a des « origines saines » et est jugé « fiable » par le Parti, plus il est « méritant ».

Ce système aurait été introduit dans les années 1950 et aurait été inspiré par le confucianisme, qui a fortement influencé la société coréenne tout au long de son histoire. Dans la première moitié du XXe siècle, la Corée est un pays sous domination coloniale japonaise, héritière d'une société féodale confucianiste (qui accorde une importance extrême aux hiérarchies). La Corée du Nord nie l'existence du Songbun et assure que tous ses citoyens jouissent de l'égalité des chances[3].

Aujourd'hui, en Corée du Nord, c'est la « Division 39 » qui applique ces discriminations. Ce système de crédit social a évolué au cours du temps, mais son importance a décru à la suite de la famine des années 1990, et cette classification s’est effritée dans les années 2000 avec l’extension de l’économie parallèle où l’important était de faire de l’argent[4].

  1. Viktor Pavlovitch Mokhov, (ru) Советская номенклатура как политический институт, номенклатура в истории советского общества (« La nomenklatura soviétique comme institution politique : classification et histoire de la société soviétique »), Perm 2004.
  2. C'est sur ce barème que se basait l'action de la police politique soviétique : le 1er novembre 1918, Martyn Latsis, définit, dans le journal La Terreur rouge du 1er novembre 1918, les tâches de cette police : « La Commission extraordinaire n'est ni une commission d'enquête, ni un tribunal. C'est un organe de combat dont l'action se situe sur le front intérieur de la guerre civile. Il ne juge pas l’ennemi : il le frappe. Nous ne faisons pas la guerre contre des personnes en particulier. Nous exterminons la bourgeoisie comme classe. Ne cherchez pas, dans l'enquête, des documents et des preuves sur ce que l'accusé a fait, en acte et en paroles, contre le pouvoir soviétique. La première question que vous devez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelle est son origine, son éducation, son instruction et sa profession. Ce sont ces questions qui doivent décider de son sort. Voilà la signification et l'essence de la Terreur rouge ». Cité par Viktor Tchernov dans Tche-Ka, ed. E. Pierremont, p. 20 et par Sergueï Melgounov, La Terreur rouge en Russie, 1918-1924, éditions des Syrtes, 2004, (ISBN 2-84545-100-8). Aujourd'hui, en Corée du Nord, c'est la « Division 39 » qui applique ces discriminations.
  3. https://www.bbc.com/afrique/articles/c72pzrw4klwo
  4. Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 978-2-07-014249-1), page 466

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