Dans l'urbanisme nord-américain, plus particulièrement aux États-Unis, une stroad — néologisme formé de la contraction des mots « street » (« rue » en anglais) et « road » (« route ») —, est une voie cherchant à concilier les caractéristiques des deux infrastructures. Elle est ainsi très large et adaptée aux capacités de transit de nombreux et gros véhicules ; mais ses carrefours sont systématiquement à feux et les abords de ces voies sont occupés par des commerces. Ces infrastructures sont particulièrement caractéristiques de l'espace suburbain, mais elles peuvent être également déployées dans les parties centrales des agglomérations américaines. On en trouve également sur tous les autres continents, mais de manière beaucoup moins systématique.
Le terme « stroad » est inventé en 2013 par Charles Marohn (en), ingénieur en génie civil et fondateur de l'association Strong Towns (en) ; l'infrastructure en elle-même n'a pas été volontairement définie en tant que telle, mais les analystes situent pour la plupart son apparition durant les années 1950.
À tous égards, le concept de stroad apparaît comme un échec. En termes de capacités de transit, l'efficacité est faible, du fait des nombreux carrefours à feux. En termes de sécurité, les stroads sont particulièrement accidentogènes. En termes d'inclusion, ces infrastructures ne permettent pas d'autre usage que l'automobile ; en particulier, la marche et le vélo y sont extrêmement dangereux, et les transports en commun inefficaces. En termes financiers, la largeur des voies nécessite un investissement et un entretien très coûteux pour les collectivités. Enfin, en termes écologiques, elles impliquent une artificialisation particulièrement forte.
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