1984 (roman)

Nineteen Eighty-Four

1984
Image illustrative de l’article 1984 (roman)
Représentation du ministère de la Vérité (Miniver en novlangue).

Auteur George Orwell
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Roman dystopique
Version originale
Langue Anglais britannique
Titre Nineteen Eighty-Four
Éditeur Secker and Warburg
Date de parution
ISBN 0452284236
Version française
Traducteur Amélie Audiberti
Éditeur Gallimard
Collection Du monde entier
Date de parution 1950
Couverture Georges Rohner
Nombre de pages 376
ISBN 2-07-036822-X

1984 (Nineteen Eighty-Four en anglais) est un roman dystopique de l'écrivain britannique George Orwell. Publié le 8 juin 1949 par Secker & Warburg (en), il s'agit du neuvième et dernier livre d'Orwell achevé de son vivant. Thématiquement, il se concentre sur les conséquences du totalitarisme, de la surveillance de masse, et de l'enrégimentement répressif des personnes et des comportements au sein de la société[1],[2]. Orwell, fervent partisan du socialisme démocratique et membre de la gauche antistalinienne, décrit dans son roman une Grande-Bretagne, trente ans après une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, et où s'est instauré un régime totalitaire fortement inspiré à la fois de certains éléments du stalinisme et du nazisme[3],[4]. Plus largement, le roman examine le rôle de la vérité et des faits au sein des sociétés et les manières dont ils peuvent être manipulés.

L'histoire se déroule dans un futur imaginaire. L'année en cours est incertaine, mais on pense qu'il s'agit de 1984. Une grande partie du monde est en guerre perpétuelle (en). La Grande-Bretagne, désormais connue sous le nom d'Airstrip One, est devenue une province du super-État (en) Océania, dirigé par Big Brother, un leader dictatorial soutenu par un culte de la personnalité intense orchestré par la police de la Pensée. Le Parti s'engage dans une surveillance gouvernementale omniprésente et, par l'intermédiaire du ministère de la vérité, dans un négationnisme historique et une propagande constante pour persécuter l'individualité et la pensée indépendante[5]. La liberté d'expression n'existe plus, tous les comportements sont minutieusement surveillés grâce à des machines appelées télécrans et d'immenses affiches représentant le visage de Big Brother sont placardées dans les rues, avec l'inscription « Big Brother vous regarde » (« Big Brother is watching you »).

Le protagoniste, Winston Smith, est un employé assidu de niveau intermédiaire au ministère de la Vérité qui déteste secrètement le Parti et rêve de rébellion. Il tient un journal interdit et entame une relation sexuelle avec sa collègue Julia. Ils découvrent un groupe de résistance obscur appelé la Confrérie. Cependant, leur contact au sein de ce groupe s'avère être un agent du Parti, et Smith et Julia sont arrêtés. Il est soumis à des mois de manipulation psychologique et de torture de la part du ministère de l'Amour. Il trahit finalement Julia et est libéré. Il réalise enfin qu'il aime Big Brother.

1984 est devenu une référence du roman d'anticipation, de la dystopie, voire de la science-fiction en général. Il a également popularisé le terme « orwellien (en) » comme adjectif, et de nombreux termes utilisés dans le roman sont entrés dans l'usage courant, notamment « Big Brother », « double pensée », « police de la pensée », « crime de pensée », « novlangue » et « 2 + 2 = 5 ». La principale figure du roman, Big Brother, est devenue une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, de la société de la surveillance, ainsi que de la réduction des libertés. Des parallèles sont établis entre le sujet du roman et des exemples réels de totalitarisme, de surveillance de masse et de violations de la liberté d'expression, entre autres thèmes[6],[7],[8]. Orwell décrit son livre comme une « satire[9] » et une démonstration des « perversions auxquelles une économie centralisée est sujette », tout en déclarant également qu'il croit « que quelque chose qui y ressemble pourrait arriver[9] ». Le magazine Time l'a classé dans sa liste des cent meilleurs romans et nouvelles de langue anglaise de 1923 à 2005, liste où se trouve La Ferme des animaux, autre célèbre roman d'Orwell[10] et il est présent dans la liste des cent meilleurs romans de la Modern Library, étant classé n°13 sur la liste des éditeurs et n°6 sur la liste des lecteurs[11]. En 2003, il figure au huitième rang du sondage The Big Read de la BBC[12].

  1. Bruce Murphy, Benét's reader's encyclopedia, New York, Harper Collins, (ISBN 978-0-06-181088-6, OCLC 35572906, lire en ligne Inscription nécessaire), 734
  2. David Aaronovitch, « 1984: George Orwell's road to dystopia », BBC News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. Jean Montenot (Lire), « George Orwell », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Karl Kraus, George Orwell et Noam Chomsky » [livre], sur openedition.org, Collège de France, (consulté le ).
  5. Barbara Chernow et George Vallasi, The Columbia Encyclopedia, Boston, Houghton Mifflin, , 5th éd. (OCLC 334011745), p. 2030
  6. Ian Crouch, « So Are We Living in 1984? », The New Yorker,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  7. Jean Seaton, « Why Orwell's 1984 could be about now » [archive du ], BBC (consulté le )
  8. Kalev Leetaru, « As Orwell's 1984 Turns 70 It Predicted Much of Today's Surveillance Society » [archive du ], sur Forbes (consulté le )
  9. a et b (en) « The savage satire of '1984' still speaks to us today » [archive du ], sur The Independent, (consulté le ) : « Orwell a dit que son livre était une satire – un avertissement certes, mais sous forme de satire. »
  10. Lev Grossman, « Is 1984 one of the All-TIME 100 Best Novels? », Time,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  11. « 100 Best Novels « Modern Library » [archive du ], sur www.modernlibrary.com (consulté le )
  12. « BBC – The Big Read – Top 100 Books » [archive du ], sur BBC (consulté le )

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