Adsorption

Illustration de deux phénomènes de sorption : absorption et adsorption.

En chimie, l’adsorption est un phénomène de surface par lequel des atomes, des ions ou des molécules - des adsorbats - se fixent sur une surface solide - l'adsorbant - depuis une phase gazeuse, liquide ou une solution solide[1]. Dans le cas d'un atome adsorbé, on parle d'adatome. Ce phénomène est différent de l'absorption, par lequel un fluide ou le composant d'une solution solide rentre dans le volume d'une autre phase liquide ou solide, mais les deux effets sont similaires et sont facilement (et à tort) confondus, notamment dans des applications pour le grand public[2]. Un exemple usuel typique est la fixation de vapeur d'eau sur une vitre. Industriellement, l'adsorption s'effectue à l'intérieur de grains d'adsorbant, sur la surface développée par les pores afin d'obtenir une grande quantité fixée dans un minimum de volume.

Le processus d'adsorption est donc basé sur l'interaction de l'adsorbat avec une surface, ce qui peut faire intervenir divers processus plus ou moins intenses comme les interactions de Van der Waals, les interactions dipolaires, ou les liaisons chimiques covalentes ou ioniques[3].

Le phénomène inverse, par lequel les molécules adsorbées sur une surface s’en détachent, notamment sous l’action de l’élévation de la température, ou de la baisse de pression, se nomme la désorption.

Ce phénomène a une très grande importance dans de nombreux processus physiques et chimiques[4] : capture de polluants[5], séparation de gaz, catalyse, etc. Il est aussi la base de nombreuses méthodes de caractérisation des solides comme la mesure des surfaces spécifiques ou l'étude de la porosité[6]. En mécanique industrielle, il joue un rôle fondamental dans les processus de lubrification et les procédés de brasage.

Le terme « adsorption » fut utilisé pour la première fois en 1881 par le physicien allemand Heinrich Kayser[7]. L'étude de l'adsorption est basée sur la mesure de la corrélation entre la concentration d'adsorbat dans la phase fluide et la quantité d'adsorbat qui est piégée par la surface à une température donnée : c'est la mesure des isothermes d'adsorption[3],[4]. De très nombreux modèles ont été et sont toujours créés pour rendre compte des mesures expérimentales, certains sont très simples (isotherme de Langmuir ou de Freundlich) alors que d'autres nécessitent des calculs complexes (simulations basées sur la théorie de la fonctionnelle de la densité ou sur la méthode Monte-Carlo).

  1. (en) Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC), « Compendium of Chemical Terminology (Gold Book) : Adsorption », sur goldbook.iupac.org (consulté le ).
  2. (en) Union internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC), « Compendium of Chemical Terminology (Gold Book) : Absorption », sur goldbook.iupac.org (consulté le ).
  3. a et b (en) F. Rouquerol, J. Rouquerol, K. S. W. Sing et coll, "Adsorption by powders and porous solids: principles, methodology and applications", Academic Press 2nd edition, 2014.
  4. a et b L-M Sun, F. Meunier, N. Brodu, M-H Manero, « Adsorption - Aspects théoriques », Techniques de l'ingénieur, J2730 V2, 2016.
  5. P. Le Cloarec, « Adsorption en traitement de l'air », Techniques de l'ingénieur, G1770 V1, 2003.
  6. (en) J. Rouquerol, D. Avnir, C. W. Fairbridge, D. H. Everett, et al., « Recommendations for the characterization of porous solids », Pure and Applied Chemistry, volume 66, numéro 8, 1994, p. 1739-1758.
  7. (de) Kayser, Heinrich, Über die Verdichtung von Gasen an Oberflächen in ihrer Abhängigkeit von Druck und Temperatur, Annalen der Physik und Chemie, volume 248, numéro 4, 1881, p. 526–537. doi:10.1002/andp.18812480404.

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