Agent orange

Avions militaires américains épandant au Viêt Nam pendant l'opération Ranch Hand.

L’« agent orange » est le surnom donné à l'un des herbicides arc-en-ciel, plus précisément un défoliant, le plus employé par l'armée des États-Unis lors de la guerre du Viêt Nam entre 1961 et . Le produit était répandu principalement par avion au-dessus des forêts vietnamiennes ou sur des cultures vivrières, dans le cadre de l'opération Ranch Hand, elle-même issue du programme Trail Dust. L'objectif était de détruire la jungle où se cachaient les combattants vietnamiens. Au total, 80 millions de litres de produits chimiques ont été déversés par l'armée des États-Unis dont 61 % d'agent orange. Il a aussi été utilisé par les Américains au Laos et au Cambodge ou encore sur la zone démilitarisée séparant les deux Corée. Après 1971, les Américains évacuèrent l'essentiel de leurs barils stockés en Asie du Sud-Est vers l'atoll Johnston. Entre 1971 et 1972, toutefois, l'armée de la République du Sud Viêt Nam continua à utiliser des défoliants.

Il avait d'abord été utilisé par les Britanniques, ainsi que par l'Australie et la Nouvelle-Zélande (deux pays du Commonwealth), en Malaisie britannique, contre l'insurrection indépendantiste et communiste malaise entre 1952 et 1954.

L'agent orange est responsable de plusieurs maladies chez les militaires assurant sa dispersion, mais surtout chez les civils et combattants vietnamiens évoluant dans les zones directement ou indirectement exposées. Cela est surtout dû à la présence de dioxine, une famille de molécules persistant dans l'environnement et dans les graisses, et dont certaines sont cancérigènes. La stabilité de la dioxine, sa granulométrie, sa bioaccumulation lui confèrent un effet durable sur les habitants des régions touchées, occasionnant ainsi des cas de cancers, de fausses couches, ou de nombreuses malformations à la naissance, des années après la fin de la guerre du Vietnam le .

Selon le gouvernement vietnamien, quatre millions de personnes au Vietnam ont été exposées au défoliant, et jusqu'à trois millions de personnes ont été malades à cause de l'agent orange[1], tandis que la Croix-Rouge du Vietnam estime que jusqu'à un million de personnes étaient handicapées ou ont des problèmes de santé à la suite d'une exposition à l'agent orange[2],[3]. Ce drame est aussi un écocide puisque les écosystèmes sont contaminés pour de nombreuses années (terres, eau, animaux…)[4].

Les victimes de l'agent orange au Vietnam[5], mais aussi aux États-Unis[6] et en France[7], réclament justice et veulent être reconnues non seulement judiciairement mais aussi politiquement, socialement et culturellement[8],[9].

  1. (en-US) Ben Stocking, « Agent Orange Still Haunts Vietnam, US », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne [archive du ], consulté le )
  2. Jessica King, « U.S. in first effort to clean up Agent Orange in Vietnam », CNN,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  3. « Defoliation », dans Spencer C. Tucker, The Encyclopedia of the Vietnam War : a Political, Social, and Military History, , 2nd éd. (ISBN 978-1-85109-961-0)
  4. « Écocide : comment l'"agent orange" utilisé pendant la guerre du Vietnam a donné naissance à un concept juridique qui fait débat depuis un demi-siècle », sur Franceinfo, (consulté le )
  5. (vi) HỘI NẠN NHÂN CHẤT ĐỘC DA CAM DIOXIN VIỆT NAM, « Agent orange/dioxin victims’ open letter to U.S. judges », sur vava.org.vn (consulté le )
  6. (en-US) « The U.S. Veterans Lawsuit », AOR: Agent Orange Record (consulté le )
  7. « L'Entretien - Tran To Nga, victime de "l'agent orange" : "J’ai la conviction que ce que je fais est juste" », sur France 24, (consulté le )
  8. Collectif Vietnam Dioxine, « Justice pour Tran To Nga et toutes les victimes de l'Agent Orange-dioxine », sur Libération (consulté le )
  9. « « Nous voulons briser le silence sur les conséquences de l’agent orange au Vietnam » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

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