Arabisation

Abd Al-Malik a imposé l'arabe comme langue officielle du Califat omeyyade en 686.

L'arabisation (en arabe : تعريب, taʻrīb) décrit à la fois le processus d'influence croissante des Arabes sur les populations non arabes, provoquant un changement de langue par leur adoption progressive de la langue arabe et leur incorporation de la culture, ainsi que les politiques nationalistes arabes de certains gouvernements des pays dit arabes modernes envers des populations non Arabes, notamment au Maghreb (Maroc, Algérie[1], Tunisie, Libye, Mauritanie), au Levant (Syrie, Liban, Palestine, Jordanie), en Mésopotamie (Irak)[2], au Koweït [3], en Égypte, au Kurdistan, au Sahara et au Sahel (Soudan, Tchad, Niger, Mali), dans la Corne de l'Afrique (Somalie, Érythrée)[1], aux Comores, et (lorsqu'il gouvernait un territoire) l'État islamique d'Irak et du Levant. D'autres cas historiques d'arabisation concernent : Al-Andalus (la péninsule ibérique - Espagne, Portugal -, la Sicile, la Sardaigne, Malte).

Historiquement, des aspects de la culture de la péninsule arabique ont été combinés sous diverses formes avec les cultures des régions conquises et finalement dénommées « Arabes ». Après l'expansion de l'islam dans le Hedjaz, la culture et la langue arabes se sont répandues en dehors de la péninsule arabique par le biais de la conquête, du commerce et des mariages mixtes entre les membres de la population locale non arabe et les Arabes péninsulaires. À l'intérieur même de la péninsule arabique, l'arabisation a touché des populations non arabes telles que les Sabéens du Yémen et les Hutaym (en) et Solluba (en) du Koweït et du nord de l'Arabie. La langue arabe a commencé à servir de lingua franca dans ces régions et des dialectes se sont formés. Bien que le Yémen soit traditionnellement considéré comme la patrie des Arabes qahtanites (en) qui, selon la tradition arabe, sont de purs Arabes, la plupart de la population yéménite ne parlait en fait pas l'arabe avant la propagation de l'islam, mais des langues sémitiques anciennes du Sud[4],[5].

L'influence de l'arabe a été profonde dans de nombreux autres pays dont les cultures ont été influencées par l'islam. L'arabe a été une source majeure de vocabulaire pour diverses langues. Ce processus a atteint son apogée entre le Xe siècle et le XIVe siècle, point culminant de la culture arabe. Ce processus s'est intensifié de nouveau à la fin de la troisième vague de décolonisation avec la mise en place de politiques discriminatoires à l'égard des autochtones non arabophones, notamment en Afrique du nord.

  1. a et b (en) Dwight F. Reynolds, The Cambridge Companion to Modern Arab Culture, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-89807-2, lire en ligne)
  2. (en) Hania Mufti et Human Rights Watch (Organization), Iraq, Claims in Conflict: Reversing Ethnic Cleansing in Northern Iraq, Human Rights Watch, (lire en ligne)
  3. Language Maintenance or Shift? An Ethnographic Investigation of the Use of Farsi among Kuwaiti Ajams: A Case Study. AbdulMohsen Dashti. Arab Journal for the Humanities. Volume 22 Issue : 87. 2004.
  4. Nebes, Norbert, "Epigraphic South Arabian", in Uhlig, Siegbert, ed. Encyclopaedia Aethiopica (Wiesbaden: Harrassowitz Verlag, 2005), p. 335
  5. Leonid Kogan and Andrey Korotayev: Sayhadic Languages (Epigraphic South Arabian) // Semitic Languages. London: Routledge, 1997, p[. 157-183.

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