Armistice du 22 juin 1940

Le , après avoir abattu un mur du musée abritant le wagon de l'Armistice depuis 1927, les soldats allemands extraient la voiture pour l'amener à son emplacement du , en prévision du passage de Hitler.
Hitler (la main au côté), accompagné de hauts dignitaires nazis et de ses généraux, regardant la statue du maréchal Foch avant d’entrer dans la voiture pour le début des négociations de l'armistice, signé le lendemain en son absence.
Le , Ribbentrop, Keitel (de profil), Göring, Hess, Hitler, Raeder (caché par Hitler) et Brauchitsch, devant le wagon de l'Armistice.
Keitel (à gauche) devant le wagon de l'Armistice.
Signature de l'armistice. À gauche le général Keitel, à droite, la délégation française avec le général Huntziger entouré du général d'aviation Bergeret et du vice-amiral Le Luc (de profil, à droite).
Le général Huntziger signe l'armistice pour la France.
Le correspondant de guerre de CBS, William L. Shirer (à gauche sur le banc), frappant le texte d'un reportage sur la négociation ou la signature de l’armistice. Le bâtiment à l'arrière-plan est le musée dans lequel se trouvait le wagon de , avant que sa sortie en plein air n'en soit demandée par Hitler pour abriter les négociations et la signature du nouvel armistice.

L’armistice du est une convention signée en forêt de Compiègne entre le Troisième Reich, représenté par le général Wilhelm Keitel, et le dernier gouvernement de la Troisième République, dirigé par le maréchal Philippe Pétain et représenté par le général Charles Huntziger, afin de suspendre les hostilités ouvertes par la déclaration de guerre de la France envers l'Allemagne le , marquées notamment par la bataille de France déclenchée le , la fuite de l'Armée britannique et son rembarquement à Dunkerque à partir du et la chute de Paris, déclarée ville ouverte le .

L'engagement interallié du qui avait été pris de ne pas conclure de paix séparée avec l'ennemi[1] n'empêche pas la signature d'un armistice qui suspend les combats et l'avancée de l'Armée allemande, établit les conditions de l'occupation partielle de la France par l'Allemagne, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l'Allemagne. Du point de vue territorial, il résulte de la convention (en particulier en ses articles 2 et 3)[2] que la France métropolitaine est divisée en deux parties par une ligne de démarcation, la zone occupée par l'Armée allemande et la zone dite « libre »[3]. Un nouveau régime sera instauré en en France : le régime de Vichy. En France d'outre-mer, si une majorité des territoires l'acceptent, l'armistice ne sera en revanche jamais reconnu par Félix Éboué qui choisit de continuer le combat et place directement le Territoire du Tchad sous le contrôle de la France libre donnant à celle-ci les attributs légaux d'un État souverain.

L'article 3 reconnaît la souveraineté du gouvernement français sur l'ensemble du territoire sous réserve « des droits de la puissance occupante »[4]. En pratique, la France est divisée en zones à statut différent, les demandes du gouvernement de rentrer à Paris sont toutes repoussées le et la ligne de démarcation devient « une frontière pratiquement étanche »[4]. Dans la zone occupée, on distinguera immédiatement après plusieurs types de territoires : une zone interdite, au Nord-Est (comprenant notamment deux départements, le Nord et le Pas-de-Calais, rattachés au gouvernorat militaire allemand en Belgique), une « zone réservée » de l'Est où aucun réfugié n'a le droit de retourner ou encore les territoires de l'Alsace et de la Moselle annexés dès le par l'instauration d'un cordon douanier, ainsi que la zone côtière le long des côtes de la Manche et de l'Atlantique[4]. Dans le Sud de la France, l'Italie reçoit également une petite zone d'occupation.

L'entrée en application de cet armistice ne doit se faire qu'après la signature de celui entre l'Italie et la France, signé le à 18 h 35. Le cessez-le-feu entre en vigueur six heures après, soit à h 35 le [5].

  1. Ministère des Affaires étrangères, Commission de publication des documents diplomatiques français, Documents diplomatiques français – – Les armistices de , vol. 3 de Documents diplomatiques français – , Bruxelles, P.I.E.-Peter Lang, , 199 p. (ISBN 90-5201-181-8, présentation en ligne).
  2. Convention d'armistice.
  3. Miquel 1986, p. 153–154.
  4. a b et c Robert Paxton, La France de Vichy, Le Seuil, , p. 99.
  5. Mary, Hohnadel et Sicard 2003, p. 221.

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search