Auguste Perret

Auguste Perret
Image illustrative de l'article Auguste Perret
Portrait (vers 1932).
Présentation
Naissance
Ixelles, Belgique
Décès (à 80 ans)
16e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Activités Architecte, entrepreneur, enseignant, Architecte en chef de la reconstruction du Havre
Formation ENSBA, atelier Guadet
Élèves Le Corbusier, Jean Renaudie, René Iché, Guy Lagneau, Michel Weill et Jean Dimitrijevic
Œuvre
Agence Agence d'architectes et entreprise de travaux publics et particuliers Perret frères
Réalisations Théâtre des Champs-Élysées, Paris

Palais d'Iéna, Paris
Mobilier national, Paris
Salle Cortot, Paris
Immeuble rue Raynouard, Paris
Tour Perret (Amiens)
Tour Perret (Grenoble)
Église Notre-Dame du Raincy
Centre-ville reconstruit du Havre

Distinctions Académie des beaux-arts (1943)
Médaille d'or royale pour l'architecture (1948)
Vue de la sépulture au cimetière du Montparnasse.

Auguste Perret, né le à Ixelles (Belgique) et mort le à Paris, est un architecte français qui fut l'un des premiers techniciens spécialistes du béton armé.

Longtemps dénigré par les historiens et théoriciens du Mouvement moderne, particulièrement entre les années 1960[1] et 1990[2], plus exactement par des proches de Le Corbusier[3] refusant ce qu'ils jugeaient comme des compromis favorisés par des gouvernements sans ambition, il a fallu attendre le passage des différentes crises de ce mouvement pour que l'œuvre de Perret reprenne place au sein d'une histoire de l'architecture plus directement orientée vers une logique patrimoniale[4]. Auguste Perret apparaît dans ce nouveau contexte comme l'un des très rares architectes à avoir su discerner les enjeux et les limites du Mouvement moderne.

Outre ces jugements de valeur inévitablement subjectifs, Auguste Perret a joué un rôle déterminant : premier architecte à saisir l'intérêt constructif du béton armé [5] (au début des années 1900), il est toujours resté attaché à ce matériau à la fois économique et robuste, tout en posant quelques principes comme le « style sans ornement » [6], la structure poteau-poutre-dalle ou le plan libre. Placée sous le signe de la continuité historique, la cohérence de son œuvre — qui s'étale sur plus d'un demi-siècle — reflète la volonté d'inscrire la construction moderne au sein d'un nouvel ordre architectural défini comme l'École du classicisme structurel[7]. Cette terminologie ne doit pas cacher un exceptionnel sens pratique qui peut tout aussi bien être compris comme une quête de durabilité et de démocratisation de la Modernité ; un idéal architectural qu'il a pleinement concrétisé en reconstruisant le centre-ville du Havre.

  1. Leonardo Benevolo, Storia dell'architettura moderna, Laterza, Rome, 1960. Cet ouvrage de référence a connu de nombreuses traductions et mises à jour (première édition française en 1988)
  2. William J. R. Curtis, L'Architecture moderne depuis 1900, 1982/1984. La troisième édition de 1997 a été traduite en français (2004), voir p. 474-475.
  3. Michel Ragon, Histoire de l'architecture et de l'urbanisme moderne, 1986, Casterman. Dans la dernière édition mise à jour de 1991 (Casterman, collection Points/Essais), l'auteur reste intransigeant à propos de la reconstruction du Havre (p. 116-119) : « Perret fit alors un second projet, terne, morne, à l'image de l'administration qui s'en montra ravie », reprenant un peu plus loin, « Perret avait perdu depuis longtemps son talent d'architecte novateur. »
  4. Gérard Monnier, L'Architecture en France, une histoire critique 1918-1950, Philippe Sers éditeur, 1990.
    François Loyer, Histoire de l'Architecture française. De la Révolution à nos jours, Mengès, 1999
    Joseph Abram, L'Architecture moderne en France, tome 2, Picard, 1999.
  5. Jean-Jacques Larrochelle, Auguste Perret ou l'ordre du béton armé, Le Monde, 13 décembre 2013
  6. Christophe Laurent, « Le style sans ornement. Quand Auguste Perret définissait l'architecture du XXe siècle », in Revue de l'art, no 121, septembre 1998.
  7. La terminologie « Classicisme structurel » découle des travaux menés par Joseph Abram (cf. infra), Auguste Perret parlait alors d'« Ossaturisme ».

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