Augusto Pinochet

Augusto Pinochet
Illustration.
Augusto Pinochet vers 1974.
Fonctions
Président de la république du Chili[a]

(16 ans et 6 mois)
Prédécesseur Salvador Allende
Successeur Patricio Aylwin
Commandant en chef des Forces armées chiliennes

(24 ans, 6 mois et 16 jours)
Président Salvador Allende
Lui-même
Patricio Aylwin
Eduardo Frei Ruiz-Tagle
Prédécesseur Carlos Prats
Successeur Ricardo Izurieta (es)
Sénateur à vie

(4 ans, 3 mois et 23 jours)
Biographie
Nom de naissance Augusto José Ramón Pinochet Ugarte
Date de naissance
Lieu de naissance Valparaíso (Chili)
Date de décès (à 91 ans)
Lieu de décès Santiago (Chili)
Nationalité Chilien
Conjoint María Lucía Hiriart Rodríguez
Profession Militaire
Religion Catholicisme
Résidence Palais de la Moneda

Signature de Augusto Pinochet

Augusto Pinochet
Présidents du Chili

Augusto Pinochet [awɡusto pinɔʃɛ][b] (en espagnol : [auˈɣusto pinoˈ(t)ʃe, -ˈ(t)ʃet][c]), né le à Valparaíso (Chili) et mort le à Santiago (Chili), est un militaire et homme d'État chilien, président de la République du au , période pendant laquelle il dirige une dictature militaire.

Commandant en chef de l'armée chilienne, le général Pinochet prend la tête du coup d'État du 11 septembre 1973[1] contre le gouvernement du président socialiste Salvador Allende, élu démocratiquement en 1970. À la suite de ce coup de force, une dictature militaire se met en place : Pinochet dirige le pays pendant 17 ans, d'abord comme président de la junte de gouvernement (1973-1974), ensuite comme président de la République désigné par la junte (1974-1981) puis comme président de la République dans le cadre d'un nouveau régime constitutionnel mis en place à partir du 11 mars 1981.

La dictature d'Augusto Pinochet est marquée par de multiples violations des droits de l'homme (plus de 3 200 morts et disparus, plus de 38 000 torturés[2], des dizaines de milliers d'arrestations de dissidents), lesquelles ont fait l'objet de trois rapports et de quatre procédures judiciaires dans les années 1990 et 2000, et ont entraîné l'exil de plusieurs centaines de milliers de Chiliens. La présidence de Pinochet est dénoncée dans son ensemble comme une période de dictature militaire, par de nombreux médias et ONG ainsi que par ses opposants[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10]. Elle est décrite comme telle par les historiens ; la qualification de dictature est également reprise par le rapport Valech, publié au Chili en 2004[11]. Ses partisans chiliens considèrent au contraire qu'il a « sauvé » le pays en l'empêchant d'adopter le communisme[12],[13].

Sur le plan économique, son régime est marqué par la libéralisation de l'économie, la liberté des échanges et l'ouverture du pays à la concurrence internationale[14], réformes inspirées par les « Chicago boys », rompant avec les précédentes politiques économiques interventionnistes[15]. La situation de « stabilité économique » qui aurait été atteinte par le Chili sous le régime de Pinochet est louée par les partisans de ses réformes ; Milton Friedman a lancé à ce sujet l'expression de « miracle chilien ». L'ampleur, voire la réalité, de cette réussite économique donne lieu à de nombreux débats[16],[17],[18],[19].

Ses années de pouvoir lui permettent de s'enrichir considérablement à la faveur de dizaines de comptes bancaires détenus secrètement à l'étranger et d'une fortune en biens immobiliers. Il sera ultérieurement poursuivi en justice pour des détournements de fonds provenant des privatisations, des fraudes fiscales et pour de possibles commissions prélevées sur des contrats de ventes d'armes[20],[21].

Augusto Pinochet perd le référendum de 1988 qu'il a organisé pour se maintenir au pouvoir et doit participer à la préparation de la transition vers la démocratie. Après avoir cédé le pouvoir à Patricio Aylwin (nouveau président élu) le , il reste commandant en chef de l'armée chilienne jusqu'en 1998, puis devient sénateur à vie, en tant qu'ancien président.

Le , il est arrêté à Londres à la suite d'une plainte internationale déposée en Espagne pour « génocide, terrorisme et tortures ». Il est libéré pour raisons de santé en mars 2000 et peut alors retourner au Chili. Personnalité chilienne qui a suscité l'admiration des uns et la haine des autres, le journaliste argentin Washington Uranga le décrit comme « le symbole tragique d'une époque »[22]. Il meurt avant que les procédures judiciaires engagées contre lui n'aient abouti.


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  1. Selon la BBC, ce coup d'État aurait été le plus meurtrier de l'Amérique latine du XXe siècle. (en) BBC News, « Pinochet's rule: Repression and economic success », 7 janvier 2001.
  2. « Chili : le bilan humain de la dictature d'Augusto Pinochet revu à la hausse », Radio France internationale.
  3. « L'ancien dictateur chilien Pinochet est mort », Le Monde, .
  4. « A Chilean Dictator's Dark Legacy », The Washington Post,
  5. « Augusto Pinochet, Dictator Who Ruled by Terror in Chile, Dies at 91 », The New York Times,
  6. « Procès de la dictature de Pinochet », Fédération internationale des ligues des droits de l'homme.
  7. (en) Frank J. Coppa, Encyclopedia of modern dictators : from Napoleon to the present, New York, Peter Lang, , 344 p. (ISBN 978-0-8204-5010-0, présentation en ligne), p. 242.
  8. Institut français des relations internationales, Ramses, Éditions Economica, 2008, p. 297.
  9. (en) Frederick Henry Gareau, State terrorism and the United States : from counterinsurgency to the war on terrorism, Zed Books, , p. 43
    extraits sur « thirdworldtraveler.com »
    .
  10. « Chile: The terrible legacy of Augusto Pinochet », Amnesty International
  11. « Prologue », rapport de la Commission Valech, 2004.
  12. THomas Huchon, « La droite chilienne toujours malade de Pinochet », Rue89, nouvelobs.com, .
  13. « L'ombre de Pinochet plane encore », Courrier international,
  14. Oscar Landerretche, directeur des études économiques de la Fundacion Chile 21, cité par Michel Faure, « L'exception chilienne », L'Express, .
  15. (en) Gary Becker, « Latin America Owes a Lot to Its 'Chicago Boys'. », Business Week ; réimpression par Hoover Digest, (consulté le ).
  16. « Chili : le mythe des Chicago Boys », Causeur,
  17. « Selon lesquels les inégalités se seraient accrues. ».
  18. (en) « Katherine Ellison, « Some Say Pinochet Wasn't Good for Economy ». ».
  19. « « Pinochet et l'économie chilienne », sur Econoclaste ».
  20. « Les millions cachés de la famille du général », Libération.fr,‎ (lire en ligne).
  21. « La fortune de Pinochet sera rendue à sa famille », Libération.fr,‎ (lire en ligne).
  22. Washington Uranga, « Pinochet symbole d'une époque », Courrier international, Paris, no 841,‎ (lire en ligne).
    L'article original, en espagnol, a été publié dans le périodique argentin Página/12
    .

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