Avulsion (hydrologie)

Exemple d'avulsion.
Traces laissées par les méandres successifs issus des phénomènes d'aggradation/avulsion dans la vaste plaine alluviale du Río Negro (fleuve argentin) (photo prise par un astronaute à partir de la station spatiale.
L'avulsion est également très active dans les grands deltas sédimentaires issus du dépôt des particules apportées par le panache d'un grand fleuve turbide (Mississippi sur cette image). Les chenaux qui se forment dans les sédiments instables et légers se déforment et se déplacent sous l'effet combiné des marées et de l'aggradation et de l'avulsion sur leurs berges et « terres » émergées. Des sédiments pénètrent dans l'océan par le delta du Mississippi, ils sont responsables de la construction du delta et lui permettent d'avancer dans la mer. Tandis qu'il s'étend plus au large, la pente des bras diminue et son lit subira une transgression.

L'avulsion, ou transgression de rivière, est l'abandon d'un lit de rivière au profit d'un nouveau tracé. Cela désigne également par ce biais la « force subite par laquelle un fleuve ou une rivière enlève une partie considérable et reconnaissable d'un champ riverain et la porte vers un champ inférieur ou sur la rive opposée »[1]. Cela peut survenir à la suite d'un effondrement provoquant de nouvelles pentes[2].

Ce phénomène correspond souvent à une reprise d'alluvions. Par exemple, lors de la formation des méandres, de tresses dans un cours d'eau en méandres et/ou « en tresses », ou lors de la formation d’îlots ou d'embâcles, ou encore à la suite des travaux de barrages des familles de castors, les alluvions bloquent un bras qui devient alors un bras-mort, la rivière ayant formé un autre passage.

Les grands phénomènes d'avulsion étaient plus fréquents aux temps préhistoriques et on en connaît beaucoup de témoignages paléohydrologiques[3]. Ils sont devenus rares dans les pays qui ont fortement aménagé leur système fluvial, mais en France il peut notamment être observé sur la Loire[4], pour cette raison souvent qualifiée de « dernier fleuve sauvage ».

  1. Dictionnaire Larousse.
  2. Rudy Slingerland et Norman D. Smith, « Necessary conditions for a meandering-river avulsion », Geology, vol. 26, no 5,‎ , p. 435–438 (DOI 10.1130/0091-7613(1998)026<0435:NCFAMR>2.3.CO;2, Bibcode 1998Geo....26..435S, lire en ligne).
  3. Leveau, P. « Paléohydrologie holocène dans la basse vallée du Rhône, d’Orange à la mer » in : Bravard JP & Magny M (Dir)., Histoire des rivières et des lacs de Lascaux à nos jours. Errance, Paris, pp 251-258.
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