Bataille des champs Catalauniques (451)

Bataille des champs Catalauniques
Description de cette image, également commentée ci-après
Les Huns à la bataille de Châlons, vue par Alphonse de Neuville (1836–85) pour L’Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu’en 1789 de Guizot, vol. I, p. 135.
Informations générales
Date ou
Lieu environs de Dierrey-Saint-Julien ou de Châlons-en-Champagne, champs Mauriaques (localisation incertaine)
Issue Retraite de l'armée hunnique et alliés. Les Huns se retirent de la Gaule.
Belligérants
Empire romain d'Occident
Royaume wisigoth
Francs saliens
Francs ripuaires
Burgondes
Saxons
Alains
Armoricains
Litiani
Olibriones
Empire hunnique
Commandants
Ætius
Théodoric Ier
Thorismond
Mérovée
Gondioc
Sangiban
Attila
Valamir
Ardaric
Bérik
Forces en présence
environ 45 000[1] environ 60 000[1]
Pertes
Inconnues, importantes[1] Inconnues, estimées plus importantes[1]

Déclin de l'Empire romain d'Occident

Batailles

Coordonnées 49° 00′ nord, 4° 30′ est

La bataille des champs Catalauniques oppose en 451, à l'époque de l'Antiquité tardive, l'armée du patrice Ætius, au service de l'empereur romain d'Occident Valentinien III, et de ses alliés germaniques, notamment le roi des Wisigoths Théodoric Ier, à l'armée conduite par le roi des Huns (depuis 434) Attila, avec ses propres alliés, notamment Ostrogoths. Elle s'achève par la défaite d'Attila, suivie de son repli hors de Gaule.

Attila, ayant attaqué l'Empire d'Occident en Gaule au début de 451, réussit à prendre Metz puis à mettre le siège devant Orléans. Mais la coalition réunie par Aetius le contraint à lever le siège et à repartir vers le nord-est. Il est rattrapé dans la région de Troyes-Châlons-Reims par Aetius et contraint de livrer bataille. Cette bataille, qui met aux prises plusieurs dizaines de milliers de combattants[2], se déroule en un lieu qui n'est pas encore identifié avec précision.

Au XIXe siècle, M. Tourneux, ingénieur en chef du départment de la Marne, situait la bataille aux environs de l'actuelle ville de Châlons-en-Champagne , mais cette localisation reste l'objet de controverses archéologiques[3], chef-lieu de la cité des Catalaunes (Catalauni) dans l'empire romain, la formule « champs Catalauniques » venant du nom de ce peuple gaulois. Ce terme désignait la plaine (campania), crayeuse allant de Reims à Troyes, dont Châlons était l'épicentre[4].

La bataille des champs Catalauniques n'est pas décisive, car Aetius n'est pas en mesure d'anéantir l'armée d'Attila, notamment parce que les Wisigoths se retirent en raison de la mort sur le champ de bataille de Théodoric Ier. En 452, Attila lance une nouvelle offensive en Italie, où se trouve l'empereur, s'emparant du nord de la plaine du Pô (Aquilée, Milan, Padoue). Mais il renonce pour diverses raisons à attaquer Ravenne, siège du gouvernement impérial, ou Rome, capitale de l'empire. Au début de 453, il meurt de façon inattendue, ce qui entraîne la dislocation en quelques mois de l'Empire hunnique.

Cela n'assure pas une longue survie à l'Empire romain d'Occident. Les royaumes germaniques, fédérés (Wisigoths, Burgondes, Francs Saliens) ou non (Vandales, Suèves) contrôlent la plus grande partie du territoire en dehors de l'Italie. Or, Aetius est assassiné en novembre 454 par Valentinien III, qui est lui-même assassiné en mars 455. Cela marque le début de trois décennies difficiles sous le gouvernement à Ravenne du général germain Ricimer, qui nomme et dépose les empereurs. L'Empire d'Occident disparaît à la fin des années 470 (selon la tradition, en 476, année de la déposition de Romulus Augustule par Odoacre, fils d'un des généraux germains d'Attila, Edecon).

L'Église était la seule structure sociale restant solide en cette période de délitement de l'Empire romain. Malgré son appui et celui des évêques des Gaules, l'administration romaine d'Ætius perd le contrôle d'une grande partie de la Gaule, mais surtout, tout en conservant les structures administratives et religieuses, elle fut dans l'obligation de changer hâtivement les protections politiques et militaires des cités. Elle laisse les anciens limes[5] aux différents peuples germaniques installés à leurs voisinages, ordonne la migration du peuple des Burgondes, anciens gardiens officiels des limes de l'Empire romain, vers le sud, et leur établissement en Gaule romaine orientale, au nord des Alpes. Ainsi les Francs de Mérovée, simples auxiliaires du limes rhénan batave, obtiennent une entrée officielle de protecteurs auxiliaires dans les cités du Nord de la Belgique seconde[6].

  1. a b c et d Michel Rouche, « Attila en Gaule : la bataille des champs Catalauniques », Neopodia.
  2. Le nombre de combattants est estimé au minimum à deux grandes armées de part et d'autre, soit environ 24 000 à 25 000 combattants (hypothèse de Michel Rouche) mais d'autres historiens médiévaux n'ont pas hésité à évoquer un grand fracas d'hommes, mettant en prise plus de 100 000 hommes de part et d'autre. Il est certain que les chiffres médians décomptent déjà tous les participants ou groupes épars concernés par les déplacements militaires qui ne pouvaient être présents sur le lieu de la bataille.
  3. Un campus est un lieu à végétation basse ou rase, d'où l'observateur peut voir de loin
  4. Gabriel (1889-1991) Auteur du texte Groley, Ces fameux Champs catalauniques ! : nouvelle version de la bataille d'Attila localisée à Mauriac (Moirey) devenu Dierrey-Saint-Julien (Aube)... (Avec une bibliographie inédite (1951 à 1964) et une iconographie auboise de Saint-Loup...) / Gabriel Groley,... ; notes de Jean Amsler,..., (lire en ligne)
  5. Mot latin signifiant « limites, frontières ».
  6. Cette Belgica secunda est la partie occidentale de la Belgique romaine, ayant gardé son ancienne capitale Reims. Il est évident d'en déduire le prestige religieux de Reims et de son archevêché.

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