Bestiaire

Page du Bestiaire d'Aberdeen (XIIe siècle).

En littérature, un bestiaire désigne un manuscrit du Moyen Âge regroupant des fables et des moralités sur les « bêtes », animaux réels ou imaginaires. Par extension, on appelle bestiaire une œuvre consacrée aux bêtes. Par métonymie, le bestiaire d'un auteur ou d'un ensemble d'œuvres désigne les animaux mentionnés par l'auteur ou dans ces œuvres[1].

Les bestiaires médiévaux connaissent leur plus grande popularité en Angleterre et en France aux XIIe et XIIIe siècles. Il s'agit de compilations de multiples sources, en particulier le Physiologus ou Physiologos, que l'on date généralement du IIe siècle, l’Histoire naturelle de Pline l'Ancien et les Étymologies d'Isidore de Séville, du début du VIIe siècle. Ces œuvres ont une vocation herméneutique (faciliter l'interprétation du texte biblique) et théologique, reflétant le dogme que le monde est le livre dans lequel Dieu a écrit, et que l'animal, création divine, est perçu comme signifiant allégorique d'un sens spirituel ou moral[2]. Beaucoup de ces manuscrits présentent la particularité d'avoir été très tôt accompagnés d'un riche programme iconographique comprenant des miniatures qui complètent les descriptions des animaux. Ils sont principalement destinés aux écoles monastiques et épiscopales où les élèves peuvent s'initier à l'apprentissage du latin, langue liturgique mais aussi scientifique[3].

  1. Ingo F. Walther et Norbert Wolf, Codices illustres : les plus beaux manuscrits enluminés du monde : 400 à 1600, Cologne, Taschen, , 504 p. (ISBN 978-3-8365-7260-6), p. 153
  2. Jacques Voisenet, Bestiaire chrétien. L'imagerie animale des auteurs du Haut Moyen Âge (Ve-XIe s.), Presses universitaires du Mirail, , p. 227
  3. (en) Ron Baxter, Bestiaries and Their Users in the Middle Ages, Sutton Pub, , p. 179

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