Composition musicale

Johann Sebastian Bach est l'archétype du musicien complet. Choriste jusqu'à la mue, claveciniste, organiste, violoniste, maître de chapelle. La quasi-totalité de ses œuvres est ancrée dans sa pratique instrumentale et répond aux nécessités de ses fonctions.
Wolfgang Amadeus Mozart est considéré comme le premier compositeur indépendant, cherchant à libérer la composition musicale des exigences d'une fonction.
Ludwig van Beethoven en finira avec l'improvisation de cadences de concertos, qu'il écrit lui-même, prétextant la perte de niveau des pianistes en improvisation.
Frederic Chopin peut être considéré comme le compositeur-instrumentiste. Tout d'abord pianiste, ses compositions mettent presque systématiquement en scène cet instrument
Gustav Mahler von Székely est un des premiers grands compositeurs à ne pas être passé par la formation d'organiste-improvisateur.
Arnold Schoenberg, prenant acte de l'impossibilité à créer de nouvelles possibilités expressives à la fin du post-romantisme, invente la dodécaphonie - l'abolition des notions de fonctions harmoniques - qui débouche sur l'égalité des hauteurs de notes sans prédominance tonale.
Pierre Boulez (gauche) est fondateur de l'IRCAM, un institut renommé pour la réflexion et les ressources mises à la disposition de la composition musicale.

Usuellement, la composition musicale désigne l'étape où le compositeur conçoit l'œuvre musicale de manière qu'elle corresponde à l'expression sonore de sa pensée. Elle précède l'interprétation par un tiers qui s’apparente à une conduite inconsciente au moment du déchiffrage mais qui devient un geste appris[1].

Comme tout domaine artistique, la musique consiste à concevoir des œuvres. Celles-ci peuvent découler du désir de communiquer des sentiments ou des concepts plus abstraits ou se limiter à des ambitions purement esthétiques.

La composition musicale peut être tributaire des schémas que nous lèguent notre culture et notre histoire, mémoire de l'écoute, mémoire de l'apprentissage des structures cognitives qui nous sont familières (à partir du musilangage préhistorique). Mais la composition relève du domaine artistique quand elle dépasse le simple avatar musical, cherche parfois l'inédit par l'emploi de théories et techniques ou au contraire dans l'opposition à ces outils intellectuels.

Les théories (induites ou créées de fait) y jouent donc un rôle important, mais peuvent tout à fait être conçues a posteriori, découlant d'une réflexion musicologique sur l'œuvre. La création ex nihilo, abrupte, le happening, sont encore des formes de composition musicale.

  1. Thomas Vergracht, « Le concerto imaginaire de Renaud Capuçon (interview) »,
    Renaud Capuçon : « Le compositeur doit avoir un discours (même pour les commandes faites à lui), quelle que soit sa manière, qui peut même être « gauche » a priori ; et pour les compositeurs installés, ils peuvent modifier la partition jusqu'à la veille du concert…

    La composition d'aujourd'hui qui est de la grande musique fait que tout public même peu érudit se sent chez lui dans des esthétiques, des volontés différentes… Le geste, (comme dans tout l'art contemporain de la peinture, de la sculpture…), est plus important que le « détail sensible », celle de la note pour le violoniste que ne peut atteindre dans tout cet ensemble de notes, par exemple le fa dièze dans ce mouvement. La composition « inconnue » que l'on déchiffre littéralement ne donne aucun repère, mais petit à petit vous apprivoisez l'œuvre, vous vous l'appropriez, le jeu se fait avec les indications du compositeur qui a un langage au départ « inconnu », indications que l'on comprend enfin.

    Mais le moindre faux-pas, (geste mal fait), dans l'exécution s'entend très facilement, dans l'œuvre « empoignée », dont on ne veut pas que tout soit expliqué, cadence, harmonie etc. »

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