Contamination du milieu marin par les plastiques

Grive de Tristan (Nesocichla eremita) perchée sur des déchets plastiques, sur le littoral de l'Île inaccessible (île inhabitée de l’archipel Tristan da Cunha, en plein Atlantique Sud)

La contamination du milieu marin par les plastiques est une pollution marine par des macrodéchets et microdéchets en plastique.

Le plastique occupe une part dominante et croissante des déchets solides trouvés en mer. Le plastique étant peu dégradable, 80 % des débris marins seraient maintenant en matière plastique. On en trouve maintenant des particules dans toutes les mers du monde, à toutes les profondeurs et dans de nombreux organismes. En 2010, sur 275 millions de tonnes de déchets plastiques produits dans le monde, 31,9 millions sont mal gérées (ni enfouis, ni brûlés, ni recyclés), 8 millions finissent en mer alors que la masse de plastique flottant estimée n'est que de 236 000 tonnes[1]. La majorité est invisible car elle forme des microdéchets de 20 μm de taille, ce qui explique que l’écrasante majorité de ces microplastiques, loin de flotter à la surface, restent introuvables[2].

« Le taux mondial moyen de déchets plastiques sur les plages est le plus élevé, avec 2 000 kg/km2 ; sur le plancher océanique il est de 70 kg/km2, et à la surface de la mer il est inférieur à 1 kg/km2[3] ». Pour résoudre ce problème, il faudrait des programmes d'éducation et de sensibilisation, des lois et des politiques strictes et l'application des lois pour les institutions gouvernementales et privées[3].

La problématique a attiré l'attention internationale avec la découverte du vortex de déchets du Pacifique Nord (énorme étendue au large nord d'Hawaï), une accumulation de plastiques flottants. Ce vortex, lié à la lenteur de dégradation de cette matière est l'un des effets visibles des activités humaines sur tous les océans, mais il n'est que la partie émergée du problème (on n'y trouve en effet qu'environ 1 % des déchets flottants ou en suspension)[4].

En 2017, 88 à 95 % de ces plastiques (d'origine fluviale uniquement) proviendraient des dix plus grands fleuves du monde irriguant et drainant les zones les plus peuplées de la planète : le fleuve Bleu, l'Indus, le fleuve Jaune, le Hai He, le Nil, le Gange, la Rivière des Perles, l'Amour, le Niger, et le Mékong[5],[6].

Les macrodébris à la dérive sont colonisés par des bactéries, microalgues et autres organismes, formant un écosystème artificiel, et parfois un « radeau » pour espèces invasives. Ce biotope artificiel (élément de la plastisphère) riche en bactéries peut être un cheval de Troie pour des espèces pathogènes du genre Vibrio, qui transmettent une charge pathogène aux poissons et peuvent contaminer l'homme à travers la chaîne alimentaire[7].

  1. (en) Jenna R. Jambeck1, Roland Geyer, Chris Wilcox, Theodore R. Siegler, Miriam Perryman, Anthony Andrady, Ramani Narayan, Kara Lavender Law, « Plastic waste inputs from land into the ocean », Science, vol. 347, no 6223,‎ , p. 768-771 (DOI 10.1126/science.1260352)
  2. (en) Richard C. Thompson, Ylva Olsen, Richard P. Mitchell, Anthony Davis, Steven J. Rowland, Anthony W. G. John, Daniel McGonigle, Andrea E. Russell, « Lost at Sea: Where Is All the Plastic? », Science, vol. 304, no 5672,‎ , p. 838 (DOI 10.1126/science.1094559).
  3. a et b Muhammad Reza Cordova (Indonesian Institute of Sciences, Indonesia) (2010) Marine Plastic Debris: Distribution, Abundance, and Impact on Our Seafood ; Handbook of Research on Environmental and Human Health Impacts of Plastic Pollution ; 597 pp|résumé
  4. C. Anela Choy, Bruce H. Robison, Tyler O. Gagne, Benjamin Erwin, Evan Firl, Rolf U. Halden, J. Andrew Hamilton, Kakani Katija, Susan E. Lisin, Charles Rolsky & Kyle S. Van Houtan (2019) The vertical distribution and biological transport of marine microplastics across the epipelagic and mesopelagic water column (Distribution verticale et transport biologique des microplastiques marins à travers la colonne d'eau épipélagique et mésopélagique) ; Scientific Reports volume 9, no 7843 (2019) ; publié le 06 juin 2019
  5. Christian Schmidt, Tobias Krauth & Stephan Wagner (2017) | Export of Plastic Debris by Rivers into the Sea |Environ. Sci. Technol., 2017, 51 (21), pp 12246–12253 DOI: 10.1021/acs.est.7b02368 (résumé)
  6. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées :2
  7. (en) Erik R. Zettler, Tracy J. Mincer & Linda A. Amaral-Zettler, « Life in the “Plastisphere”: Microbial Communities on Plastic Marine Debris », Environ. Sci. Technol., vol. 47, no 13,‎ , p. 7137–7146 (DOI 10.1021/es401288x).

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