Dame-jeanne

Une dame-jeanne

Une dame-jeanne est une grande bonbonne de verre généralement épais à la forme très arrondie et au goulot court.

La bonbonne est une grande et grosse bouteille servant à la fabrication, à la conservation, à l'affinage ou au transport :

Aplati à la base, le corps en est ventru (très arrondi, en forme de goutte ou allongée), surmonté d'un goulot court mais relativement large. Elle est généralement en verre épais, parfois en grès. La fermeture est assurée par un bouchon de liège, éventuellement recouvert de tissu ou surmonté d'un barboteur (si la bonbonne accueille un moût en fermentation alcoolique). Pour en sécuriser le transport, elle est garnie d'une enveloppe d'osier ou de jonc tressé (appelée chemise ou clisse) munie ou non d'anses susceptibles d'en faciliter la manipulation, enveloppe qui peut éventuellement être doublée de mousse ou de paille ayant pour vocation d’amortir les chocs afin d'éviter le bris du verre.

Sa capacité s'étend de deux à plus de cinquante litres environ[1], et obéit à une nomenclature remontant à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle :

  • La bonbonne proprement dite contient de deux à vingt litres ;
  • La dame-jeanne peut contenir environ trente à cinquante litres[2] ;
  • La tourille ou tourie aura une capacité de 50 à 60 litres[3],[2].

Dames-jeannes et touries sont devenues des objets de décoration (lampe, vase) très prisés[4], voire des mini-stations d'observation du métabolisme végétal[5].

  1. « Dame Jeanne »
  2. a et b Grosse bouteille de grès ou de verre, d'une contenance de 20 à 50 litres dont on se sert pour transporter les liquides, selon le site Larousse.
  3. Louis Figuier (1819-1894), Les merveilles de l'industrie, ou, Description des principales industries modernes, 1873, p. 50 et suiv. Les bonbonnes, qui sont d'une fabrication courante en France, servent, entre autres usages, au transport des acides et des spiritueux. Pour les préserver d'une rupture trop facile, on les entoure d'une chemise d'osier. Les verriers qui fabriquent une grande quantité de ces bonbonnes, ont intérêt à cultiver eux-mêmes, dans le pays, l'osier qui sert à les protéger. Pour fabriquer ces énormes bouteilles, l'ouvrier souffle la paraison dans un moule en bois, sur lequel on laisse couler de l'eau pour l'empêcher de prendre feu. Quand la bonbonne est soufflée, l'ouvrier en entoure le col avec un cordon de verre. Un fer mouillé appliqué sur le nez de la canne, en détache la dame-jeanne, qui est portée ensuite au four à recuire. Comme le bord du col offre une cassure très-coupante, on en adoucit l'arête à la lime après que la dame-jeanne a été recuite. Pour souffler les grandes touries (de 50 à 60 litres), l'ouvrier emploie un moyen particulier. Comme ses poumons ne contiennent pas assez d'air pour dilater le verre jusqu'au volume voulu, il insuffle dans sa canne une petite quantité d'eau et d'alcool, dont l'évaporation rapide produit une abondante vapeur qui dilate les parois de la pièce de verre.
  4. « Le truc à chiner : la dame-jeanne », sur deco.journaldesfemmes.fr (consulté le ).
  5. Il est possible de garnir l'intérieur d'une tourie avec des végétaux et de la matière organique, de la fermer de façon étanche et de voir la plante vivre sans problème.

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