Dislocation de l'URSS

Dislocation de l'URSS
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Façade du grand palais du Kremlin en 1982 (haut) puis en 2008 (bas), les lettres « СССР » (« URSS ») et les armoiries soviétiques ayant été remplacées par les armoiries de la Russie.

Lieu Drapeau de l'URSS Union soviétique
Résultat
Carte des républiques soviétiques.

La dislocation de l'URSS[1], également dénommée dissolution de l'URSS, éclatement de l'URSS, effondrement de l'URSS ou encore chute de l'URSS, se produit le lorsque le Soviet suprême de l'Union soviétique et le Soviet des républiques du Soviet suprême de l'Union soviétique, par la déclaration no 142-N (soit 142-Н en alphabet cyrillique) créent la Communauté des États indépendants (CEI) et reconnaissent officiellement les indépendances, proclamées les mois précédents, des républiques de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS)[2], reconnaissant ainsi formellement la disparition de l'Union soviétique en tant qu'État et sujet de droit international. La veille, le 25 décembre, le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, huitième et dernier dirigeant de l'URSS, avait démissionné, déclarant son poste supprimé et transférant ses pouvoirs, y compris le contrôle des codes de lancement de missiles nucléaires, au président de la fédération de Russie, Boris Eltsine. Ce soir-là, à 19 h 32, le drapeau soviétique est abaissé pour la dernière fois du Kremlin et est, le lendemain à l'aube, remplacé par le drapeau russe[3].

Auparavant, d'août à décembre, les quinze républiques soviétiques, Russie comprise, ont dénoncé le traité de création de l'URSS et, comme la Constitution soviétique l'autorisait, quitté l'Union. La semaine précédant la dissolution officielle, onze républiques signent les accords d'Alma-Ata établissant officiellement la Communauté des États indépendants (CEI) et déclarant que l'URSS a cessé d'exister[4],[5]. Les révolutions de 1989 et la dissolution de l'URSS marquent le début des conflits post-soviétiques et, pour deux décennies, une interruption de la guerre froide dont l'effet est un désarmement provisoire, une extension des systèmes pluralistes au détriment des gouvernances autoritaires, et l'arrêt de plusieurs guerres civiles dans diverses régions du monde où auparavant s'affrontaient les influences occidentale et soviétique[6],[7],[8].

Dans plusieurs des anciennes républiques soviétiques, comme la Biélorussie, l'Ukraine, la Moldavie, l'Arménie et les cinq d'Asie centrale, la nomenklatura se maintient initialement au pouvoir, gardant des liens étroits et privilégiés avec la fédération de Russie et formant des organisations multilatérales telles que la CEI, la Communauté économique eurasiatique, l'union de la Russie et de la Biélorussie, l'union douanière de l'Union eurasiatique et l'Union économique eurasiatique afin de renforcer la coopération économique et en matière de sécurité sous l'égide de Moscou. En revanche, les pays baltes rejoignent l'OTAN et l'Union européenne[9].

  1. « Dislocation de l'URSS », en russe : распа́д Сове́тского Сою́за, tr raspád Sovétskovo Sojúza de распа́д : « dislocation, séparation » ; ce terme sous-entendant des causes internes, il est souvent remplacé par разва́л Сове́тского Сою́за, tr razvál Sovétskovo Sojúza de разва́л : « démolition, effondrement » qui sous-entend des causes au moins en partie externes.
  2. Déclaration no 142-N (ru) [1] ; seuls cinq des douze signataires ont ratifié la création de la CEI et certains s'en sont retirés depuis.
  3. "Gorbachev, Last Soviet Leader, Resigns; U.S. Recognizes Republics' Independence". The New York Times. Rapporté le
  4. "The End of the Soviet Union; Text of Declaration: 'Mutual Recognition' and 'an Equal Basis'". The New York Times du 22 décembre 1991, consulté le 30 mars 2013.
  5. « "Gorbachev, Last Soviet Leader, Resigns; U.S. Recognizes Republics' Independence". »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) The New York Times consulté le 30 mars 2013.
  6. Raymond Aron, « Les Conventions de la guerre froide », articles recueillis dans Une histoire du XXe siècle, Plon 1996, p. 255.
  7. André Fontaine, « Guerre froide », dans Encyclopaedia Universalis, vol. 11, Paris, Encyclopaedia Universalis France, (ISBN 2-85229-290-4, lire en ligne), p. 7.
  8. Voir aussi les « Belligérants » dans l'infobox de l'article Guerre froide.
  9. Du fait de la non-reconnaissance internationale de leur annexion par l'URSS (voir plus bas), les trois pays baltes ont pu, depuis 1991 et contrairement aux douze autres républiques ex-soviétiques, quitter la sphère d'influence russe, opter pour une politique euro-atlantique ; le référendum en 2003 sur leur adhésion à l'Union européenne a eu lieu le . En effet, ni les États-Unis ((en) Ferdinand Feldbrugge, Gerard Pieter van den Berg et William B. Simons, Encyclopedia of Soviet law, Dordrecht/Boston/Lancaster, BRILL, , 964 p. (ISBN 90-247-3075-9, lire en ligne), p. 461

    « On March 26, 1949, the US Department of State issued a circular letter stating that the Baltic countries were still independent nations with their own diplomatic representatives and consuls. »

    ) ni la plupart des pays non-communistes membres de l'ONU, ni, par la suite, le Parlement européen ((en) Motion for a resolution on the Situation in Estonia par le Parlement européen, B6-0215/2007, 21.05.2007; passée le 24.05.2007. Consulté le 1er janvier 2010; (en) Renaud Dehousse, « The International Practice of the European Communities: Current Survey » [archive du ], (consulté le ), p. 141; (en) European Parliament, « Resolution on the situation in Estonia, Latvia, Lithuania », Official Journal of the European Communities, vol. 42/78,‎ (lire en ligne)), ni la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), ni le Conseil des droits de l'homme des Nations unies ((en) « Seventh session Agenda item 9 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), United Nations, Human Rights Council, Mission to Estonia, (consulté le ) : « The Molotov-Ribbentrop Pact in 1939 assigned Estonia to the Soviet sphere of influence, prompting the beginning of the first Soviet occupation in 1940. After the German defeat in 1944, the second Soviet occupation started and Estonia became a Soviet republic. ») n'ont jamais reconnu l'incorporation des pays baltes parmi les 15 Républiques socialistes soviétiques et ont continué à les reconnaître de jure comme États souverains ((en) David James Smith, Estonia: independence and European integration, Routledge, 2001, (ISBN 0-415-26728-5), p.XIX; Bruce Parrott, State building and military power in Russia and the new states of Eurasia, M.E. Sharpe, (ISBN 1-56324-360-1, lire en ligne), « Reversing Soviet Military Occupation », p. 112-115; Peter Van Elsuwege, « Russian-speaking minorities in Estonian and Latvia : Problems of integration at the threshold of the European Union »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Flensburg Germany, European Centre for Minority Issues, , p. 2

    « The forcible incorporation of the Baltic states into the Soviet Union in 1940, on the basis of secret protocols to the Molotov-Ribbentrop Pact, is considered to be null and void. Even though the Soviet Union occupied these countries for a period of fifty years, Estonia, Latvia and Lithuania continued to exist as subjects of international law »

    ).

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