Elinor Ostrom

Elinor Ostrom
Portrait de Elinor Ostrom
Elinor Ostrom à l'occasion de sa réception du Prix de la Banque de Suède, .
Biographie
Naissance
Los Angeles
Décès (à 78 ans)
Bloomington
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Conjoint Vincent OstromVoir et modifier les données sur Wikidata
Thématique
Formation sciences politiques, économie
Titres Membre de la National Academy of Sciences
Profession Économiste, politologue et professeure d’université (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université de l'Indiana, université d'État de l'Arizona, Cabot Corporation et université de Californie à Los AngelesVoir et modifier les données sur Wikidata
Travaux Biens communs
Approche Nouvelle économie institutionnelle
Distinctions Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, prix Johan-Skytte, docteur honoris causa de l'université Humboldt de Berlin (d), prix John J. Carty pour l'avancement de la science (en), docteur honoris causa de l'université d'Uppsala (d), docteur honoris causa de l'université de Zurich (d) et membre de l'Académie américaine des arts et des sciences (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie américaine des sciences, Académie américaine des arts et des sciences, Société américaine de philosophie et Association américaine pour l'avancement des sciencesVoir et modifier les données sur Wikidata

Elinor Ostrom, née le à Los Angeles (Californie) et morte le à Bloomington (Indiana), est une politologue et économiste américaine. En , elle est la première femme à recevoir le Prix de la Banque de Suède, avec Oliver Williamson, « pour son analyse de la gouvernance économique, et en particulier, des biens communs »[1],[2].

Ses travaux portent principalement sur la théorie de l'action collective et la gestion des biens communs ainsi que des biens publics, aussi bien matériels qu'immatériels. Ils s'inscrivent dans le cadre de la nouvelle économie institutionnelle. Elinor Ostrom a surtout travaillé sur la notion de dilemme social, c'est-à-dire les cas où la quête de l'intérêt personnel conduit à un résultat plus mauvais pour tous que celui résultant d'un autre type de comportement. Elle a surtout étudié la question du dilemme social dans le domaine des ressources communes : ressources hydrauliques, forêts, pêcheries, etc. Avant ses travaux, dans ces cas, seulement deux solutions étaient envisagées : l'État-Léviathan, qui impose le bien public, ou alors une définition stricte des droits de propriété individuelle. L'œuvre d'Ostrom tend à montrer qu'il existe un autre type de solutions, l'autogouvernement, dont elle définit les huit principes caractéristiques nécessaires à sa pérennité, ainsi que les deux éléments clés de son émergence : la réciprocité et la confiance.

Pour analyser les dilemmes sociaux, Ostrom met au point un cadre d'analyse, l'IAD (Institutional Analysis and Development), qui est rapidement recommandé par les institutions internationales. L'IAD repose sur la prise en compte des caractéristiques du monde physique environnant, sur celles de la communauté en proie au problème, sur les règles et normes en vigueur dans le champ de la situation d'action, ainsi que sur les interactions entre les acteurs. Les notions de normes, de règles et de droit occupent une place centrale dans sa pensée. Les normes sont des attributs de la communauté, les règles, au contraire, sont fixées de façon beaucoup plus consciente pour résoudre un dilemme social et servent de cadre à l'établissement de droits. Ostrom reprend la conception du droit de propriété en termes de faisceau de droits de John Rogers Commons et du réalisme juridique américain. D'une manière générale, Elinor et son époux Vincent Ostrom ont une vision décentralisée de la prise de décision qui remonte à leurs premières études sur les ressources en eaux et sur la gestion des aires urbaines : à la vision centralisée qui s'impose dans les années 1960 aux États-Unis, ils opposent une vision plus polycentrée — la polycentricité est un autre de leurs concepts-clés — avec interaction de multiples autorités non strictement hiérarchisées.

Les travaux d'Elinor Ostrom sont peu critiqués de son vivant. En effet, en soutenant — comme Herbert Simon — que la rationalité des individus est limitée et en refusant de penser que la maximisation de l'utilité est la seule forme de comportement rationnel, elle s'attire les sympathies des opposants au courant strictement néo-classique de l'économie. Par ailleurs, son refus de s'en remettre nécessairement à l'État dans les cas de dilemmes sociaux, la fait apprécier des disciples de Friedrich Hayek. Après son décès, toutefois, les travaux d'Ostrom commencent à être critiqués à la fois par les partisans de solutions par l'État, qui l'accusent de ne pas bien prendre en considération les problèmes politiques, et par ceux qui l'accusent de ne pas avoir bien compris la notion de droit de propriété.

  1. Communiqué de presse de la Fondation Nobel : (en) « The Sveriges Riksbank Prize in Economic Sciences in Memory of Alfred Nobel 2009 - Elinor Ostrom, Oliver E. Williamson », Académie royale des sciences de Suède, .
  2. Emmanuelle Delsol, « Creative Commons se félicite du prix Nobel d'économie, Elinor Ostrom », Le Monde informatique,‎ (lire en ligne)

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