Empathie des personnes autistes

L'empathie des personnes autistes est un sujet complexe, étudié dans le cadre des recherches sur les troubles du spectre de l'autisme (TSA). Contrairement à une idée erronée, les personnes autistes accèdent à l'empathie.

L’hypothèse de la « mère réfrigérateur », désormais largement discréditée par les neurosciences cognitives, incriminait la mère dépourvue d'empathie pour son enfant comme responsable d'un retrait émotionnel de ce dernier. Les chercheurs britanniques Simon Baron-Cohen et Uta Frith évoquent en 1985 une absence de théorie de l'esprit, l'impossibilité pour les personnes autistes de comprendre les intentions et les émotions des autres. Les recherches ultérieures démontrent que les personnes autistes ne sont pas totalement dépourvues d'empathie, mais cette empathie se base sur un processus cognitif conscient et des associations logiques qui prennent peu en compte l'acceptabilité sociale, plutôt que sur des processus automatiques et sociaux comme chez les personnes non-autistes. La présence d'alexithymie, un manque de neurones miroir, un cerveau « hypermasculin », une particularité de l'amygdale, ou encore un déséquilibre entre une empathie affective surefficiente et une cognitive réduite sont explorés comme possible causes. Les personnes autistes montrent également peu de motivation dans les situations sociales, et pourraient présenter une empathie non-centrée sur l'être humain, plutôt tournée vers des objets et des animaux. Depuis 2018, il est suggéré que le déficit d'empathie soit décrit comme tel sur la base d'une comparaison négative entre la socialisation des personnes autistes et la socialisation neurotypique.

Les personnes autistes à haut niveau de fonctionnement pourraient expérimenter une détresse personnelle supérieure en présence de quelqu'un qui souffre. Les personnes avec TSA ressentent des émotions et disposent d'un accès au sens moral, contrairement aux personnalités dites psychopathes. Leur empathie particulière est cependant à l'origine de nombreux problèmes pour interagir en société. Un entraînement aux habiletés sociales permet aux personnes autistes de compenser ces difficultés, parfois au point de les rendre invisibles pour leur entourage à l'âge adulte, mais au prix d'un effort d'attention qui entraîne une fatigue.

Bande dessinée où deux personnages interviennent. Première case (personnage à gauche) : Ma grand-mère est morte hier… - Deuxième case (bulle du personnage à droite) : Je me souviens qu’il n’aime pas sa grand-mère parce qu’elle ne lui donnait pas d’argent de poche. - Troisième case (personnage à droite) : Tu dois te sentir soulagé alors ? - Quatrième case (personnage à gauche) : Espèce de Psychopathe !!! (Le personnage à droite semble ne pas comprendre.)
Exemple de quiproquo possible entre une personne autiste et une personne qui ne l'est pas, en raison de l'intellectualisation des émotions.

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