Esclavage en Afrique

L’esclavage en Afrique désigne les différents systèmes d'asservissement et de traite sur le continent africain. Comme ailleurs dans le monde avant la fin du XIXe siècle, l’esclavage était une pratique établie de longue date dans l’histoire des sociétés africaines par diverses civilisations, depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui[1]. Plusieurs formes de servitude existaient : on pouvait y tomber pour dettes, on pouvait vendre sa progéniture, on le devenait pour avoir été fait prisonnier lors d’une guerre, ou encore être capturé lors d’une razzia des États pratiquant le commerce des esclaves[2]. Dans certaines régions d'Afrique, le statut d'esclave pouvait être transmis aux descendants, donnant lieu au phénomène d'esclavage par ascendance, dont certaines formes persistent encore au XXIe siècle[3].

Les personnes asservies n’avaient pas toutes le même statut : les captifs qui gardaient leurs croyances d’origine devenaient des sans-droits échangeables au même titre qu’un animal domestique, mais celles qui s’étaient vendues elles-mêmes ou leur progéniture pour régler des dettes, et celles qui adoptaient les croyances de leurs maîtres, entraient dans une servitude sous contrat proche de l’engagisme, qui leur laissait le droit d’avoir quelques possessions ou de se mettre en ménage[4].

Lorsque la traite orientale et la traite atlantique ont pris de l'ampleur à partir du XVIe siècle, beaucoup de royaumes qui ne pratiquaient auparavant l’esclavage que localement pour leurs propres besoins, se sont mis à razzier leurs voisins pour fournir des captifs comme marchandise afin de s’enrichir ou acquérir des armes à feu auprès des marchands d’esclaves orientaux ou européens[5].

Sur la côte orientale de l’Afrique, dans certaines parties de l’Afrique de l'Ouest et outre-Atlantique, les esclaves ont fourni la main d’œuvre de l’économie de plantation qui a fortement augmenté au cours du XVIIIe siècle : de colossales fortunes se sont bâties sur l’esclavage des noirs jusqu’à l’interdiction de la traite qui a eu d’importantes répercussions économiques, obligeant les actionnaires à s'orienter vers l'engagisme, et à investir dans la mécanisation et l’industrialisation[6].

  1. Philippe Lemarchand, Atlas de l'Afrique : géopolitique du XXIe siècle, Paris, Atlande, , 4e éd., 251 p. (ISBN 2-912232-56-2), p. 19.
  2. (en) Eric Foner, Give Me Liberty : An American History, New York, W. W. Norton & Company, (ISBN 9780393603385), p. 18.
  3. M. Rodet,, B. Camara, Lotte Pelckmans, « Pourquoi l’"esclavage par ascendance" subsiste encore au Mali », The Conversation,‎ (lire en ligne).
  4. Delacampagne 2002, p. 135.
  5. (en) Paul E. Lovejoy, Transformations of Slavery : A History of Slavery in Africa, Londres, Cambridge University Press, .
  6. (en) Gareth Austin, David Richardson (éditeur), David Eltis (éditeur), Stanley Engerman (éditeur) et Seymour Drescher (éditeur), The Cambridge World History of Slavery : Volume 4, AD 1804–AD 2016, New York, Cambridge University Press, , « Slavery in Africa, 1804-1936 ».

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