Ethnie

Groupes ethnolinguistiques de l'Afghanistan (CIA, 1997).

Une ethnie ou un groupe ethnique est une population humaine ayant en commun tout ou partie d'une origine ou d'une ascendance, d'une histoire, d'une mythologie, d'une culture, d'une langue ou d'un dialecte, d'un mode de vie… L'appartenance à une ethnie ou ethnicité est ainsi liée à un patrimoine culturel commun, que ce soit la tradition, les coutumes, le rôle social, l'origine géographique, l'idéologie, la philosophie, la religion, la cuisine, l'habillement, la musique… Revendiquée par la population concernée elle-même, cette appartenance est alors une définition endogène ; émise par des personnes extérieures à cette population, c'est alors une définition exogène. Les deux définitions peuvent se recouper partiellement ou entièrement (cas de nombreux « peuples autochtones »)[1].

Les plus grands groupes ethniques actuels peuvent comprendre plusieurs centaines de millions de personnes (Hans, Arabes, Russes, Bengalis, Latino-Américains…) et être présents dans plusieurs pays, alors que les plus petits peuvent être limités à quelques centaines, voire dizaines d'individus, et de nombreux pays abritent des groupes ethniques différents. Les plus grandes ethnies ont tendance à former des sous-groupes (historiquement nommés « tribus »), qui avec le temps peuvent à leur tour se séparer en groupes ethniques distincts à travers l'ethnogenèse, mais ce processus serait culturel[2] et ne serait pas naturel (comme l'affirme la sociobiologie[3],[4]). Les ethnies issues d'un même groupe initial continuent à parler des langues apparentées et sont groupées en tant que « phylum ethno-linguistique » (Bantous, Latins, Germains, Slaves, peuples iraniens, peuples turcs, Austronésiens…). Le processus inverse, par lequel deux ou plusieurs groupes ethniques s'influencent mutuellement (métissage, syncrétisme, melting pot…) ou bien dissymétriquement (acculturation, assimilation, intégration…) existe aussi[5],[6],[7].

Toujours discutée en raison des critères de définition qui varient selon les auteurs, les législations et les pays, la notion n'est pas définie clairement, mais est néanmoins largement utilisée (classifications officielles des individus aux droits différenciés, motivations de revendications…).

  1. Denys Cuche, La notion de culture dans les sciences sociales, Paris, La Découverte, , 122 p. (ISBN 2-7071-3443-0)
  2. Denys Cuche, Op. cit.
  3. (en) G. Mannoury, « Sociobiology », Synthese, vol. 5, nos 11/12,‎ (JSTOR 20113923)
  4. (en) Edward Osborne Wilson, chap. 1 « Introduction : What is Sociobiology ? », dans Gregory Michael Steven, Anita Silvers et Diane Sutch, Sociobiology and Human Nature : An interdisciplinary critique and defense, (lire en ligne), p. 1-12
  5. Philippe d’Iribarne, « L'intégration, entre corps politique et corps social », Le Débat,‎ , p. 27–31 (ISSN 0246-2346)
  6. Dominique Schnapper, Qu’est-ce que l’intégration ?, Paris, Gallimard, coll. « Folio / Actuel »,
  7. Zohra Guerraoui, « De l'acculturation à l'interculturation : réflexions épistémologiques », L'Autre, vol. 10, no 2,‎ , p. 195-200 (p. 197) (DOI 10.3917/lautr.029.0195, lire en ligne)

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