Exaptation

Les multiples sorties des eaux au sein de plusieurs groupes d'organismes vivants montrent l'acquisition de nombreuses exaptations (par exemple les ailes des insectes issues de branchies ou d'expansions thoraciques d'arthropodes marins, les deux paires de membres chiridiens des tétrapodes « exaptés » pour la marche sur le sol que secondairement).

Dans la théorie de l'évolution, l'exaptation est une adaptation sélective opportuniste, privilégiant des caractères qui sont utiles à une nouvelle fonction, pour laquelle ils n'avaient pas été initialement sélectionnés. Par exemple, les plumes des théropodes, initialement sélectionnées parce qu'elles assureraient leur thermorégulation, ont permis l'adaptation au vol. La bipédie ou la parole seraient également des exaptations[1].

L'origine du terme exaptation est attribuée aux biologistes Stephen J. Gould et Elisabeth Vrba, dans un article[2] expliquant comment des caractères ou des fonctions complexes peuvent apparaître et évoluer à partir de structures initiales simples.

L'exaptation est un concept qui étaye la critique de l'adaptationnisme. Il est l'une des dimensions de l'évolution qui intéresse la biologie de synthèse. Celle-ci voudrait s'en inspirer pour créer des gènes, des voies métaboliques ou des organismes nouveaux à partir de systèmes existants à modifier ou à détourner.

  1. Pascal Picq, La plus belle histoire du langage, Paris, Seuil, , 184 p. (ISBN 978-2-02-040667-3), p. 33-34.
  2. (en) Stephen Jay Gould, S.J.; Vrba, E. (1982) Exaptation - a missing term in the science of form, Paleobiology, vol. 8, p. 4-15.

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