Fraude scientifique

Le crâne de l'homme de Piltdown, produit d'une fraude scientifique à la longévité exceptionnelle.

Un acte de fraude scientifique est une action destinée à tromper dans le champ de la recherche scientifique et, de ce fait, doit être distingué de l'erreur scientifique. Elle constitue une violation de la déontologie de la recherche et de l'éthique professionnelle en vigueur à l'intérieur de la communauté scientifique[1].

On distingue trois formes principales de fraude scientifique : la falsification des données, la fabrication des données et le plagiat. À ces formes de fraude s'ajoutent d’autres comportements, comme le non-respect de règles éthiques, la non-déclaration d'éventuels conflits d'intérêts, etc.

La fraude scientifique n'est pas marginale et l'une de ses manifestations, le retrait d'articles après acceptation dans des revues, est en forte augmentation (si le nombre d'articles dans les journaux anglo-saxons de médecine a augmenté de 44 % entre 2001 et 2010, le nombre de rétractations durant la même période a été multiplié par 19[2]). Des études récentes montrent que cette accélération de la fraude scientifique est la conséquence directe de la recherche de compétitivité à tout prix guidée par les indices numériques d'évaluation individuelle des chercheurs[3],[4]. La valeur individuelle d'un chercheur est en effet mesurée par le nombre de publications, ou des indices numériques (comme l'indice h fondé sur le nombre de publications et le nombre de citations de ces publications). Ces mesures numériques sont adoptées comme seuls critères objectifs d'évaluation de la valeur individuelle des chercheurs par les instances décisionnelles de la recherche, soumises aux pouvoirs politiques. Soumis à cette pression sur les indices numériques qui décident en grande partie de l'attribution des subventions de recherche, certains chercheurs succombent à la tentation de manipuler ces indices numériques en cherchant à publier toujours plus par n'importe quel moyen. Étant donné ses implications potentielles, la lutte contre la fraude revêt une grande importance pour la communauté scientifique et les instances politiques.

  1. Marcel Blanc, Georges Chapouthier et Antoine Danchin, Les Fraudes scientifiques, dossier de La Recherche, juillet-août 1980, no 113, p. 858-868.
  2. Tom Reller, Falsification, fabrication and plagiarism — the unholy trinity of scientific writing, Elsevier, .
  3. Anderson MS, Ronning EA, De Vries R, Martinson BC (2007) The perverse effects of competition on scientists’ work and relationships. Sci. Eng. Ethics 13:437–461.
  4. (en) Brian C. Martinson, Melissa S. Anderson et Raymond de Vries, « Scientists behaving badly », Nature, vol. 435,‎ , p. 737-738 (DOI 10.1038/435737a).

© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search