Gestion de l'eau

Total des ressources en eau douce renouvelables du monde, en mm/an (moyenne à long terme pour les années 1961-1990). L'eau douce est une ressource naturelle rare et vulnérable[1], ce qui en fait un objet de convoitise au cœur de tensions (diplomatiques, politiques et sociales) et de conflits de l'eau internationaux ou intra-nationaux, et ce qui complique sa gestion.

La gestion de l'eau est l'activité qui consiste à protéger, planifier, développer, distribuer et gérer l'utilisation optimale des ressources en eau et des milieux aquatiques, des points de vue qualitatif et quantitatif. Ceci inclut la gestion des risques « quantitatifs » et évènements extrêmes de sécheresse et pénurie, d'inondations et de crues, érosion des sols et du trait de côte, d'intrusions marines, notamment liés au changement climatique, à la déforestation et à la destruction des zones humides. S'y ajoutent les questions de pollutions telluriques des zones côtières et des mers et océans, par les activités humaines, essentiellement charriées par les fleuves.

Axée sur le développement des ressources en eau depuis les années 1970, cette activité se tourne sur leur gestion dans les années 1980 et sur la gestion intégrée des ressources en eau dans les années 1990, cette évolution traduisant la mobilisation du secteur public et privé en faveur du développement durable[2].

En 2017, au moins 196 villes mondiales, soit 1,2 milliard de personnes (20 % de la population) sont considérées comme confrontées à des problèmes de gestion de l’eau selon le CDP[3] (ex. : Miami, Pittsburgh (États-Unis) et Johannesburg (Afrique du Sud), qui sont confrontées à un risque « extrême » d’inondations.

Les actions de gestion sont de court, moyen et long termes et pour certaines doivent concerner tout un bassin versant. Elles concernent donc de nombreux acteurs (dont collectivités publiques, entreprises agriculteurs et habitants), entités décisionnelles réunies sous le nom de gouvernance de l'eau. Dans un contexte de marchandisation l'eau est de plus en plus perçue comme une ressource naturelle précieuse et un bien commun à partager avec les autres êtres vivants de la planète ; une ressource limitée et inégalement répartie, à utiliser de manière économe et à dépolluer avant de la rendre au milieu naturel.

La gestion par l'homme de cette ressource est ancienne, et commence dès la montagne, parfois comme ici avec des systèmes sophistiqués de collecte et transport de l'eau, dits barradines, bief ou bisse selon les régions ; Sorte de fossé pratiqué en écharpe sur le flanc des montagnes et destinés à recueillir les eaux pluviales pour les écouler avec une faible pente[4].
L'irrigation agricole est la première source de consommation d'eau dans le monde. Les techniques de goutte à goutte sont les plus économes. Les grands arrosages industriels perdent une partie de l'eau par ruissellement et par évaporation.
  1. « La quantité disponible d'eau et sa répartition dans le temps, sa qualité ainsi que le niveau de consommation et la demande déterminent le degré de vulnérabilité de l'eau ». Cf. Ahmed Benali, Aménagement étatique, gestion sociale de l'eau et dynamiques institutionnelles dans la PMH au Maroc, Presses universitaires de Louvain, , p. 37.
  2. (en) H. H. G. Savenije, A. Y. Hoekstra & P. van der Zaag, « Evolving water science in the Anthropocene », Hydrol. Earth Syst. Sci., vol. 18, no 1,‎ , p. 320 (DOI 10.5194/hess-18-319-2014).
  3. [196 villes mondiales sont confrontées à des problèmes de gestion de l’eau], Environnement magazine, 30 août 2017.
  4. Encyclopédie pratique de l'agriculteur, Firmin-Didot et Cie, t.3, p. 310, 1877.

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