Giambattista della Porta

Giambattista della Porta
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Maîtres
Donato Antonio Altomare (d), Giovanni Antonio Pisano (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Magia naturalis, De Furtivis Literarum Notis (d), Phytognomonica (d), De distillatione libri IXVoir et modifier les données sur Wikidata

Giambattista della Porta[n 1](en français : Jean-Baptiste de Porta), né à Vico Equense vers 1535 et mort à Naples le , est un écrivain italien, polymathe, fasciné par le merveilleux, le miraculeux et les mystères naturels. Il tenta de séparer la « magie divinatoire » de la « magie naturelle » et de faire de cette dernière une discipline savante, solidement soutenue par la littérature classique et l'observation.

Il écrivit en latin plus d'une douzaine de livres sur le sujet, dans une tentative sans cesse recommencée de naturaliser le miraculeux. Comme cette entreprise très risquée empiétait sur le domaine réservé de l'Église, qui revendiquait le monopole des forces occultes, ses travaux valurent au savant quelques démêlés avec l'Inquisition.

Entreprise aussi hasardeuse sur le plan méthodologique. Elle prenait pour argent comptant toute croyance aussi invraisemblable soit-elle venant des Anciens, à partir du moment qu'elle était auréolée de l'autorité de la littérature classique écrite en latin. Il se croyait alors autorisé à la généraliser en lui trouvant une justification naturaliste ou en affirmant avoir fait des expériences la validant. Après avoir chassé les démons de la magie, il s'efforcera de donner à celle-ci le visage respectable d'un savoir ancien rationnel ayant tous les aspects de la philosophie naturelle.

Toutes ses œuvres protéiformes sont des tentatives de transformer les croyances au merveilleux (qu'elles soient jugées limitrophes des superstitions[n 2] par les autorités religieuses, ou bien qu'elles relèvent de phénomènes naturels comme le magnétisme ou l'optique, ou encore de techniques artisanales) en savoirs « scientifiques » respectables. Mais sa pensée a toujours été gouvernée par les principes préscientifiques de la théorie des analogies et correspondances : le monde ne peut se comprendre qu'en dévoilant les relations secrètes, les sympathies occultes, les analogies profondes qui lient ensemble le monde des plantes, des animaux et des hommes.

Sa perpétuelle quête de faits rares et merveilleux (sinon fictifs), ne l'a pas empêché surtout à l'époque de son séjour à Venise et de ses contacts avec d'autres savants, de mener systématiquement des expériences sur des phénomènes physiques réguliers et reproductibles à volonté. Sa curiosité des phénomènes naturels surprenants l'amena à faire des observations originales et pertinentes en optique (sur les lentilles et les miroirs concaves), magnétisme (sur l'attraction de l'aimant et du fer) et sur les propriétés des métaux, entre autres. Il s'attribua cependant des inventions que les historiens actuels contestent.

Deux de ses ouvrages eurent un énorme succès aux XVIe et XVIIe siècles : Magia naturalis (1558 puis 1586), De humana physiognomonia (1586). Ils furent traduits dans les grandes langues d'Europe et furent réédités jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

Della Porta fasciné par les sciences occultes, a su chasser les démons de la pensée spéculative, sans arriver à dégager un programme de recherche permettant d'avancer dans la compréhension du monde. Sa grande érudition et ses principes explicatifs séduisants (car touchant autant l'imagination que l'intellect) ont dominé la scène de la pensée scientifique italienne[1]. Ce, avant que Galilée ne réussisse aux environs de 1600, a dégager les traits de la nouvelle rationalité scientifique que nous connaissons dans la science physique moderne. La science moderne a pu se construire sur les phénomènes généraux, reproductibles et non pas sur le fortuit et le spectaculaire. Elle devint un savoir capable d'avoir une efficacité remarquable pour changer le monde, grâce à la rigueur austère des mathématiques. Mais au prix du renoncement au charme des doctrines anciennes qui voyaient le monde comme un système de correspondances interreliées que seule la sagacité des érudits pouvait décrypter.


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