Intersexuation

Signe Mars et Vénus, utilisé comme symbole des personnes intersexes ou transgenres.

L'intersexuation, aussi appelée intersexualité[1],[2],[N 1], se définit selon l’ONU comme « une manière de décrire les caractères sexuels biologiques d’un individu, notamment ses organes génitaux, ses gonades, ses taux d’hormones et ses chromosomes » lorsque ces caractères ne correspondent pas aux définitions traditionnelles du sexe masculin ou féminin[4].

Les individus correspondants sont qualifiés d'intersexes[5],[6],[7] ou d'intersexués. Dans l’espèce humaine, ils représenteraient environ 1,7 % des naissances[4] (avec une fourchette entre 0,05 % et 4 % en fonction des sources et des études, cf. section "Statistiques")[4],[8],[9],[10].

Sur le plan sociologique, il s'agit d'un terme générique couvrant un large éventail de conditions anatomiques sexuelles dérogeant aux systèmes d’identité de genre qui traditionnellement ignorent ou rejettent la non-binarité ; contrairement à certains systèmes traditionnels dont quelques cultures d’autochtones d'Amérique[11]. En ce sens, l’intersexuation se caractérise donc plus par sa signification sociale que par des causes ou des caractéristiques cliniques communes[12].

Sur le plan biologique, les variations afférentes peuvent se trouver aux niveaux génétique, chromosomique, anatomique, gonadique ou hormonal. Elles peuvent se manifester à divers degrés sur le plan physionomique. Par exemple, pour les espèces qui sont typiquement munies des traits correspondants, elle peut toucher l'apparence des organes génitaux externes ou internes, le fonctionnement des gonades, la distribution des graisses, la pilosité et la masse musculaire, ainsi que le développement mammaire[13].

Même dans les espèces sexuées qui passent par une phase de reproduction impliquant une naissance, un examen clinique classique ne permet pas en général de déterminer l’absence d’intersexuation de l’individu. Dans le cas des humains notamment, les ambiguïtés génitales ne concernent qu'une minorité d'enfants intersexes, environ 1 sur 500[13].

À l'inverse d'une personne intersexe, on parle d'une personne dyadique quand elle naît avec des caractéristiques sexuelles typiquement masculines ou féminines[14].

  1. Katy Haffen, « Intersexualité », sur Encyclopædia Universalis en ligne (consulté le ).
  2. (de) Richard Goldschmidt, « Vorläufige Mitteilung über weitere Versuche zur Vererbung und Bestimmung des Geschlechts », Biologisches Centralblatt, vol. 35,‎ , p. 566 (lire en ligne).
  3. « L'intersexuation », sur asso.orfeo.free.fr (consulté le ).
  4. a b et c Karine Solene Espineira, « Internet et l’émergence du mouvement intersexe : Une expérience singulière, par Lucie Gosselin. », sur observatoire-des-transidentites.com,  : « En 2000, l’American Journal of Human Biology publiait un article qui évaluait à 1,728 % les conditions les plus fréquemment associées à l’intersexualité (Blackless, Charuvastra, et al., 2000, p. 159), mais les chiffres varient selon les sources qui signalent qu’entre 1,7 et 4 % de la population serait intersexe ».
  5. Gabrielle Houbre, « Dans l'ombre de l'hermaphrodite : hommes et femmes en famille dans la France du XIXe siècle », Clio. Histoire, Femmes et Sociétés, liens familiaux no 34,‎ , p. 85–104 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Gabrielle Houbre, « Un corps sans sexe ? Un procès en nullité de mariage et un verdict confondants dans la France du XIXe siècle », Corps & psychisme : recherches en psychanalyse et sciences, enjeux du féminin et médecine contemporaine no 69,‎ , p. 133–142 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Thomas Pradeu, « Qu'est-ce qu'un individu biologique ? », dans Pascal Ludwig, Thomas Pradeu, L'individu : perspectives contemporaines, Vrin, coll. « Bibliothèque d'histoire de la philosophie », , 97-125 p. (résumé, lire en ligne).
  8. (en) « Disorders of sex development », sur ScienceDirect, (consulté le ).
  9. « Fille ou garçon? Ces enfants qu’on opère pour cocher une case », sur swissinfo, (consulté le ).
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  11. Alice, « Binaire, non binaire, un billet qui ne parle pas d’informatique ! », sur Vivre Trans, (consulté le ).
  12. (en) Katrina Karkazis et Ellen K. Feder, « Naming the problem: disorders and their meanings », Lancet (London, England), vol. 372, no 9655,‎ , p. 2016–2017 (ISSN 1474-547X, PMID 19090028, DOI 10.1111/1467-9566.12490&key=19090028, lire en ligne, consulté le ).
  13. a et b IGLYO, OII Europe et EPA 2018.
  14. « Fiches pratiques : Le respect des droits des personnes intersexes », sur Gouvernement.fr (consulté le ).


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